«Je l’appelle gentil garçon»

Les peoples et leurs animaux » Cet été, La Liberté va à la rencontre de personnalités fribourgeoises qui nous parlent de leurs amis les bêtes.

A Fribourg, Danielle Gagnaux-Morel est la gardienne du temple. La chancelière d’Etat est celle qui fait en sorte que le gouvernement cantonal fonctionne. Mais arrive un moment où elle prend le large et met sa fonction de côté. Direction les Ecuries du Châtaignier, à Corserey, où elle rejoint son cheval Nabucco, un demi-sang suisse âgé de 16 ans. «Je dis souvent que c’est mon antidépresseur. Lorsque j’arrive au manège, je commence par le brosser et le seller. Progressivement, je me conditionne et lorsque je monte, je ne pense plus à autre chose. A mon retour du manège, je me sens toujours mieux. L’équitation n’est peut-être pas un sport intense si on la pratique comme je le fais, mais elle permet de bouger, de s’oxygéner. Et puis il faut rester concentré, que ce soit sur la trajectoire ou sur son propre équilibre. Si je ne suis pas présente et attentive, le cheval le ressent et réagit, si bien que j’ai tout intérêt à mettre de côté mes préoccupations du moment. De toute façon, la journée que j’ai passée n’intéresse pas Nabucco», explique-t-elle.

Pas d’étiquette

L’ambiance du manège est également salutaire. «C’est familial et convivial. Ici, les gens ne s’intéressent pas au travail des autres. Personne ne me questionne sur mon rôle de chancelière ou sur des dossiers en cours. Nous sommes d’abord des amoureux du cheval et ne portons pas d’autres étiquettes. D’ailleurs, je connais les prénoms des gens, pas toujours les noms. C’est un conseil que je donne à tous ceux qui ont un travail intense: avoir une échappatoire. Je pense que l’humain a besoin de ça», poursuit Danielle Gagnaux-Morel.

Avec ses filles, la chancelière d’Etat possède actuellement trois chevaux, qui sont comme des membres de la famille. «Ils sont notre respiration à tous», dit-elle. Elle-même s’occupe plus spécialement de Nabucco avec l’aide de sa fille, Salomé. «Nabucco, je l’ai vu naître. Il est le fils de ma jument âgée aujourd’hui de 24 ans. C’est un cheval très facile, mais attention, c’est aussi un faux patapouf. Ma fille le surnomme Drama Queen car il est sensible».