Logo

Livres

Mattia Filice raconte dans «Mécano» l’épopée solitaire des conducteurs de train

Chantre du ballast, Mattia Filice nous fait entrer dans sa cabine comme dans son livre, où défilent les aiguillages de la grande couronne parisienne

«Je me blottis dans la poésie à la recherche du beau», écrit Mattia Filice (ici à la gare de triage de Clichy) dans sa prose du transilien, premier roman écrit à même le ballast.

14 juillet 2023 à 18:33

Culture sur rails (2/7) » La Liberté traverse l’été à fond de train, d’où l’on voit le monde différemment.

A l’heure tu seras, premier commandement du mécanicien, rapide poignée de main et déjà il plonge dans le royaume des entrailles car le train n’attend pas et c’est lui qui le conduit. Une rame déferle du boyau de nuit, un collègue en sort les yeux bouffis de rails. «Belle machine, tout va bien, bon courage!» et l’on prend sa relève au-devant des ailleurs proches.

C’est interdit, évidemment, rigoureusement. Mais personne ne saura que l’on s’est glissé dans la cabine de ce RER le temps d’une traversée de l’incandescente banlieue parisienne aux côtés de Mattia Filice, chantre du ballast. Sa MI09 ahane un peu, s’alarme sans conviction; il en caresse quelques commutateurs numériques, les portes claquent, le train lentement éclôt au grand jour. Et chaque traverse entre Nanterre-Préfecture, 13 h 42, et Cergy-le-Haut, 14 h 14, est un vers libre sur les voies de son premier roman, Mécano.

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus