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Amin Maalouf. «Le français a besoin d’inventivité»

Le romancier et essayiste franco-libanais Amin Maalouf est le nouveau secrétaire perpétuel de l’Académie française. Confidences.


17 novembre 2023 à 14:25

Temps de lecture : 1 min

Langue » Romancier de grand talent, Prix Goncourt 1993 pour Le rocher de Tanios, Amin Maalouf est également fin analyste des événements internationaux, notamment des relations souvent conflictuelles entre Orient et Occident. Ses Identités meurtrières, son Naufrage des civilisations sont comparables à des leçons d’histoire, d’une clarté remarquable. Auteur franco-libanais aux multiples cultures et facettes, il a été élu secrétaire perpétuel de l’Académie française le 28 septembre dernier, succédant ainsi à Hélène Carrère d’Encausse (1929-2023). Presque en même temps paraissait son nouvel essai Le labyrinthe des égarés (lire ci-dessous). Double occasion pour un entretien avec un «immortel» qui garde la tête froide devant son succès d’écrivain et ses hautes fonctions.

Hélène Carrère d’Encausse était d’origine géorgienne. Vous-même êtes d’origine libanaise. Voyez-vous dans votre élection la volonté de valoriser le caractère universel de la langue française dans un monde globalisé?

Amin Maalouf: Depuis déjà quelques années, l’universalité est une préoccupation réelle de l’Académie. J’y suis moi-même entré en 2011. Mais bien avant moi, il y eut d’autres écrivains, qui eux aussi n’étaient pas de langue maternelle française, Eugène Ionesco par exemple. Aujourd’hui, l’institution compte parmi ses membres un Russe, Andreï Makine, un Chinois, François Cheng, un Britannique, Michael Edwards…

Mais en tant que secrétaire perpétuel, vous occupez le fauteuil des fauteuils, pour ainsi dire. Le symbole est-il plus fort?

Mes origines ont sans doute joué en ma faveur. Je m’en réjouis d’ailleurs, car je pense que le français est une langue mondiale – moins qu’elle ne le fut toutefois dans l’Europe du XVIIIe siècle. Même si son rayonnement s’est affaibli avec la montée spectaculaire de l’anglais depuis quelques décennies, il subsiste dans bon nombre de pays. Il faut néanmoins le soutenir, car je demeure persuadé que le monde a besoin de plusieurs langues internationales. Je voyage depuis plus de 40 ans pour mes livres.

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