Largo Winch, l’incontournable milliardaire de la BD est de retour dans «Le Centile d’or»

Bande dessinée » Si on la regarde de loin, Etterbeek n’est rien d’autre que l’une des 19 communes de la région de Bruxelles-Capitale. En revanche, dès qu’on s’intéresse à son histoire, on découvre que cette banlieue paisible où de nombreuses célébrités du monde culturel francophone telles qu’Amélie Nothomb, Lara Fabian ou Stromae ont vu le jour, est également l’un des plus beaux berceaux de la bande dessinée francophone. Etterbeek peut en effet s’enorgueillir d’avoir vu naître Hergé, André Franquin et plus récemment Philippe Francq. Ce dernier, s’il ne jouit pas de la renommée planétaire de ses deux glorieux aînés, n’en est pas moins un cador du neuvième art. C’est lui qui, en 1990, a donné en quelques coups de crayon un visage à Largo Winch, le héros d’une série éponyme qui s’est jusque-là vendue à plus de 400 millions d’exemplaires dans le monde!

Alors que Le Centile d’or, 24^e épisode de la saga, vient de débarquer dans les librairies, Philippe Francq se remémore avec une précision troublante les heures où son destin d’artiste a basculé: «C’était en 1988. J’avais 27 ans. Après avoir collaboré avec Bob de Moor aux studios Hergé, ma carrière de dessinateur ne décollait pas vraiment. Je travaillais avec Francis Delvaux sur une série, Léo Tomasini. Un projet intéressant mais Francis, animateur de radio renommé, disposait de trop peu de temps pour imaginer de nouveaux scénarios. J’étais carrément au chômage technique… J’ai alors tenté le tout pour le tout en essayant d’obtenir un rendez-vous avec Jean Van Hamme, dont la série XIII rencontrait un énorme succès. Contre toute attente, il m’a reçu chez lui, tout un après-midi. A un moment, il s’est dirigé vers sa bibliothèque, s’est emparé d’un livre qu’il m’a aussitôt tendu: «Lis ça et si ça t’intéresse d’en faire une bande dessinée, rappelle-moi…»