La littérature est devenue un produit comme un autre

Essai » La littérature? Elle se fond dans la masse, bradée sur l’autel de l’économie de marché. Les best-sellers formatés s’écoulent au supermarché, les classiques sont émiettés sur les réseaux sociaux, les éditeurs sont devenus des industriels, les auteurs des auto-entrepreneurs, les livres une simple marchandise, et la notion même de littérature semble se diluer dans le grand lac des signes du capitalisme tardif. Où seul surnage encore ce fantasme: celui de l’écriture comme expression ultime du soi et du monde.

Soumise au formatage d’un système économique dont elle n’est plus qu’un produit parmi d’autres, la littérature, vendue comme des savonnettes, aurait perdu ses lettres de noblesse. C’est la thèse, sombre mais perspicace, développée par Hélène Ling et Inès Sol Salas dans un essai éloquent, Le fétiche et la plume.