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Incunables rendus à Fribourg. «c'était ce qu’il fallait faire» pour l'ambassadeur des Etats-Unis

Scott Miller, l’ambassadeur des Etats-Unis en Suisse, a rendu visite hier aux capucins de Fribourg

Couvent des capucins; Présentation des incunables volés et récupérés des capucins à l'ambassadeur des Etats-Unis en Suisse, Scott Miller Photo Lib / Charly Rappo, Fribourg, 22.05.2023Charly Rappo/Charly Rappo / La Liberté

23 mai 2023 à 04:01

Incunables volés » Le chœur intérieur de l’église du couvent des capucins de Fribourg bruissait de vêtements bien coupés hier matin. A commencer par l’impeccable complet de l’ambassadeur des Etats-Unis en Suisse, Scott Miller, entouré d’une sérieuse délégation américaine. Puis venaient des conseillers d’Etat fribourgeois, dont le président du gouvernement Didier Castella, avec Sylvie Bonvin-Sansonnens et Olivier Curty, la rectrice de l’université Astrid Epiney, la directrice de la Bibliothèque cantonale et universitaire (BCU) Angélique Boschung, des professeurs d’université, des chefs de service, des représentants du Département fédéral des affaires étrangères, des gardes du corps. Et surtout les hôtes du jour, les capucins de Fribourg pour lesquels cette rencontre, organisée en présence des médias, était particulièrement importante.

Elle célébrait officiellement le retour à Fribourg, après plusieurs décennies d’errance, d’imprimés de haute bibliophilie, volés durant la Seconde Guerre mondiale (pour le Narrenschiff /La Nef des fous) puis en 1975. Sur la vingtaine d’incunables dérobés – soit les premiers livres imprimés, datant du XVe siècle –, 15 se trouvent encore dans la nature, probablement éparpillés aux quatre coins de la planète. Plusieurs de ceux qui ont été retrouvés étaient conservés aux Etats-Unis, dont le Narrenschiff qui se trouvait à la Bibliothèque du Congrès – d’où la présence de Scott Miller hier à Fribourg, curieux d’admirer ces ouvrages que ses concitoyens avertis apprécient tant et soucieux que les relations entre les Etats-Unis et la Suisse demeurent excellentes.

Pour l’ambassadeur Miller, convaincu que les précieux imprimés volés devaient revenir à Fribourg – «c’était ce qu’il fallait faire, pour le bien de la démocratie» –, Romain Jurot, chef du secteur manuscrits, incunables et archives de la BCU de Fribourg et Jean-Robert Gisler, professeur d’archéologie et ancien responsable de la lutte contre le trafic de biens culturels au sein de l’Office fédéral de la police, ont détaillé l’état de leurs recherches. Car c’est bien cet infatigable duo, en lutte depuis 22 ans et appuyé par une task force depuis 2015, qui a retrouvé la trace, puis ramené à Fribourg, quelques-uns des joyaux des capucins. «Nous sommes un peu comme Sherlock Holmes et le docteur Watson, a imagé Jean-Robert Gisler, citant les célèbres personnages d’Arthur Conan Doyle et amusant l’assemblée. Etant entendu que Romain Jurot est Sherlock Holmes et moi, Watson.»

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