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Cinéma. Découvrez le film qui représentera la France aux Oscars

La Passion de Dodin Bouffant représentera la France aux Oscars. Le film de Tran Ahn Hung célèbre la gastronomie hexagonale et une certaine idée du romantisme à la française.


7 novembre 2023 à 11:05

Dodin Bouffant » Couronné du Prix de la mise en scène au dernier Festival de Cannes et vilipendé par une partie de la presse hexagonale, La Passion de Dodin Bouffant cristallise les tensions au pays du pot-au-feu. Le film du Franco-Vietnamien Tran Ahn Hung a été choisi pour représenter la France aux Oscars, et ce n’est pas du goût de tout le monde. Ode poétique à la gastronomie et à l’amour pour certains, indigeste tambouille passéiste pour d’autres… Certains auraient sans doute préféré voir leur pays élire l’excellent Anatomie d’une chute de Justine Triet pour aller concourir aux Etats-Unis. Pourtant, La Passion de Dodin Bouffant ne manque pas de qualités. Il s’en dégage notamment un esprit hédoniste typiquement français que l’on verrait bien séduire outre-Atlantique.

Le Dodin Bouffant du titre (Benoît Magimel) est un fin gastronome qui vit essentiellement pour la bonne chère. Nous sommes en 1885, dans une très belle demeure bourgeoise. Derrière les fourneaux, il y a depuis une vingtaine d’années Eugénie (Juliette Binoche), cuisinière douée. Au fil des ans, Dodin et Eugénie ont développé une sorte de passion affectueuse. Les deux fins palais partagent le même amour des produits et de l’artisanat méticuleux. Ensemble, ils créent des plats si uniques et délicieux que l’on vient de très loin pour dîner à leur table. Mais Eugénie est une femme éprise de liberté qui n’a jamais consenti à épouser Dodin. Ce dernier décide alors pour la toute première fois de cuisiner lui-même un pot-au-feu de derrière les fagots pour séduire sa belle.

Verve et poésie

Adaptation du roman du Suisse Marcel Rouff La Vie et la passion de Dodin-Bouffant gourmet (1924), le film de Tran Ahn Hung vous mettra l’eau à la bouche, c’est le moins que l’on puisse écrire. Le récit se déroule en effet presque exclusivement en cuisine. La caméra capte avec précision les gestes nécessaires à la confection de mets d’exception: turbot, vol-au-vent, carré d’agneau, omelette norvégienne… Et Dodin en parle avec verve et poésie. Un régal pour les yeux et les oreilles. Pour peu, on sentirait presque les odeurs qui émanent de cette cuisine merveilleuse.

«Pour peu on sentirait presque les odeurs qui émanent de cette cuisine merveilleuse»

Le parti pris du réalisateur d’aller au plus près de l’action, là où l’on risque de se faire éclabousser par un jus mijotant, est payant. Jamais on aurait cru que la préparation de plats puisse être si passionnante. En revanche, sa célébration d’un romantisme à l’ancienne est plus convenue, alimentée par des comparaisons charnelles un peu lourdes sur l’estomac. Mais c’est là la seule limite de ce film qui ravit les cinq sens et met définitivement l’eau à la bouche.

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