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Écrans

Cinéma. Rivière, la glace plutôt que la chaleur

Le réalisateur franco-suisse Hugues Hariche compose un drame dans le milieu du hockey sur glace à l’esthétique particulièrement soignée.

Les scènes de patinage sont sublimes. © Outside The Box

27 février 2024 à 11:50

Manon, dix-sept ans, habile patineuse sur glace et hockeyeuse hors pair lassée des oppressants reliefs suisses, prend subitement le large pour aller trouver, dans une petite ville française, un possible espoir de tremplin professionnel et peut-être, son père. Présenté cet été au dernier Festival de Locarno, Rivière, premier long-métrage du réalisateur franco-suisse Hugues Hariche, navigue entre un prologue dans les montagnes helvétiques et un récit semi-urbain situé en Franche-Comté. Et plus précisément à Belfort, décor assez inédit au cinéma mais apparemment très cher au réalisateur.

Les contours et l’esthétique du film sont très vite dessinés et la rare beauté de certains plans (signés de Joseph Areddy, chef opérateur remarqué également pour le récent Bisons), sans doute glanés au cours d’un minutieux travail de recherche, lui confèrent d’emblée une identité très particulière, presque surannée et rappelant la texture de la pellicule et quelques souvenirs.

Les scènes de patinage, notamment la première virée sauvage et nocturne des protagonistes, sont sublimes. Le reste n’est pas moins impressionnant et l’esthétique globale est particulièrement éclatante. Sur le fond également, et comme pour rester en accord avec son univers froid et glacé, le metteur en scène ne recherche pas la chaleur et dépeint des relations très souvent arides. Les corps comme les cœurs sont malmenés, abîmés et cherchent une certaine forme de soulagement, quelque part entre les antidouleurs avalés en cachette et les amours furtifs.

Rivière n’est pas, au premier abord, une œuvre des plus confortables mais Hugues Hariche réussit néanmoins à la rendre très humaine. Notamment grâce à son judicieux choix des deux interprètes principales (Flavie Delangle, Sarah Bramms), autant athlètes confirmées que convaincantes comédiennes. Par contre, petite réserve, le final un peu abrupte et les nombreuses questions qu’il maintient en suspens risquent de peut-être laisser quelques spectateurs sur leur faim…

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