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Les élections fédérales de 2023

Le bilan des élus fribourgeois sous la Coupole fédérale

Après des années exceptionnelles, la députation fribourgeoise à Berne est rentrée dans le rang. En transition, elle montre toutefois des signes prometteurs. Bilan de la dernière législature

Ces quatre dernières années, le canton de Fribourg a été représenté sous la Coupole fédérale par une équipe en reconstruction. © Keystone

5 octobre 2023 à 01:00

Parlement » «La députation fribourgeoise est redevenue une équipe comme les autres»: c’est le constat sans appel derrière lequel se rangent tous les observateurs consultés pour dresser le bilan collectif des élus noir et blanc de la législature qui s’achève. Il faut dire que Fribourg a brillé au firmament de la politique suisse durant une bonne dizaine d’années auparavant. La presse zurichoise s’extasiait sur ce petit canton vivier de stars. Une configuration exceptionnelle qui ne se reproduira probablement jamais.

En comparaison romande, Fribourg se situe même aujourd’hui plutôt en retrait d’autres députations comparables, les Valaisans en particulier, qui comptent plusieurs élus influents. On pourrait parler d’une législature de transition. Ou d’une équipe en reconstruction.

Trois catégories

Les neuf élus actuels peuvent être répartis en trois catégories. Dans la première, il y a l’ancien, Jacques Bourgeois, le dernier des Mohicans de la dream team, qui se retire. On pourrait y ajouter le sénateur Christian Levrat, parti en 2021, et Alain Berset, qui quittera le Conseil fédéral en fin d’année, tournant définitivement la page d’une équipe hors du commun.

On pourrait parler d’une équipe en reconstruction

La deuxième catégorie regroupe la génération intermédiaire, ceux qui sont là depuis au moins huit ans. Moins flamboyante, elle forme l’ossature de l’équipe. Deux de ses membres ont clairement gagné en influence durant cette législature: la socialiste Valérie Piller Carrard et l’UDC Pierre-André Page. Quant à la centriste Christine Bulliard-Marbach et la socialiste Ursula Schneider Schüttel, elles «restent d’honnêtes joueuses de fond de court», selon la métaphore tennistique d’un observateur.

La troisième catégorie d’élus est formée par les quatre nouveaux: les deux sénatrices Johanna Gapany (plr) et Isabelle Chassot (centre), ainsi que Marie-France Roth Pasquier et Gerhard Andrey au National. Tous quatre ont affiché de belles promesses, dans des registres différents, même si certaines sont encore à concrétiser.

Médailles et influence

Le contexte était pourtant difficile pour eux. La politique est affaire de réseaux et la crise sanitaire a limité drastiquement les contacts. Les crises à répétition (Covid, guerre, énergie, Credit Suisse) ont aussi relégué le parlement au second plan, derrière un gouvernement à la manœuvre.

Au classement des distinctions, la députation fribourgeoise s’en sort à son avantage. Johanna Gapany et Valérie Piller Carrard ont été portées à la vice-présidence de leur parti et Marie-France Roth Pasquier au sein de la présidence élargie du Centre. Johanna Gapany (Finances) et Jacques Bourgeois (Environnement) ont présidé chacun une commission en vue. Isabelle Chassot a été portée à la présidence de la prestigieuse Commission d’enquête parlementaire (CEP) sur la faillite de Credit Suisse.

Plusieurs élus occupent aussi la présidence d’organisations influentes, comme Ursula Schneider Schüttel à Pro Natura, Valérie Piller Carrard à Pro Familia ou Christine Bulliard-Marbach au Groupement pour les régions de montagne (SAB). Si le tableau fribourgeois des médailles est plutôt bien garni, le poids politique réel de la députation ne reflète pas, ou pas encore, l’éclat de toutes ces distinctions.

Nombreux emplois

Un point à mettre au crédit de cette volée, c’est que Fribourg s’en est bien sorti dans la défense de ses intérêts particuliers. Même si c’est aussi là le fruit d’un travail de plus longue haleine. C’est le cas pour le choix de Posieux comme centre principal de recherche en agronomie (Agroscope), qui devrait amener 300 nouveaux emplois.

Malgré les menaces de déménagement à Yverdon, l’Office fédéral des routes (OFROU) va maintenir sa filiale à Estavayer-le-Lac et l’agrandir. A la clé, une bonne vingtaine de nouveaux emplois. Le parlement a apporté son appui au retour d’un plein soutien financier de la Confédération à l’Institut de fédéralisme, à Fribourg. Mais cela reste encore à concrétiser. A ses côtés est venue s’installer la toute nouvelle Institution nationale pour les droits de l’homme, elle aussi soutenue par la Confédération, avec une douzaine d’emplois à la clé, le double à terme.

Quant au rail, l’abandon d’une technologie permettant une accélération des trains entre Lausanne et Berne via Fribourg a douché les espoirs fribourgeois. Mais la Confédération fait désormais d’une adaptation de l’infrastructure une priorité.

Voilà pour les résultats du collectif. Pour brosser les bilans individuels, La Liberté s’est replongée dans les interventions des neuf élus au parlement et dans les médias. Elle a sondé plus d’une vingtaine d’observateurs, journalistes et parlementaires de différentes régions linguistiques. Les neuf élus ont enfin été invités à livrer leur propre bilan

Gerhard Andrey

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