TC Bulle. Sébastien Boltz partagé entre Bulle et l’Allemagne

Tennis » Pas le temps de faire la fête ni même de partager un bon repas, comme le veut la tradition. La rencontre face aux jeunes Bâlois d’Old Boys était à peine terminée que Sébastien Boltz, les cheveux encore ruisselants d’une douche qu’il n’a pas savourée, s’installait au volant de sa voiture.

Il était 22 h, samedi. Bulle, l’équipe dont il est le joueur No 1, venait de se qualifier pour le quatrième et dernier tour des promotions en ligue B, mais le Français de 29 ans prenait déjà la direction de Backnang, ville du Bade-Wurtemberg allemand pour laquelle il mouille aussi le maillot. En Regionalliga, soit la cinquième division nationale. Le natif de Créteil n’est pas le seul «Gruérien» à cumuler les mandats. L’Argentin Alejo Prado aussi a taillé la route. Mais le lendemain matin. Vers l’Italie.

Les deux équipes fribourgeoises l’emportent

Matricule 276 à l’ATP en septembre 2015, son meilleur classement, ancien demi-finaliste du tournoi des Petits As, championnat du monde officieux des moins de 14 ans, Sébastien Boltz ne sillonne plus le circuit professionnel. Il reste néanmoins un joueur «pro», un vrai, qui donne des cours pour la FriTennis Academy et le TC Bulle à raison de 20 heures par semaine environ quand il n’offre pas ses services à qui en a besoin.

Travail et plaisir

Le besoin est réciproque. «Un billet par-ci, un billet par-là, dans deux ou trois pays différents: les interclubs, on ne va pas se le cacher, c’est aussi un gagne-pain. Un moyen de mettre du beurre dans les épinards», lance celui qui, après avoir gagné simple et double pour Bulle et pour Backnang, s’est octroyé hier un jour de repos aussi bienvenu que mérité. Après quoi, c’est à Givisiez et aux côtés de Lucien Michel, espoir du cru dont il est l’un des sparring-partners, qu’il a repris le «taf.»

«Les interclubs, on ne va pas se le cacher, c’est aussi un gagne-pain»
Sébastien Boltz

Sébastien Boltz ne compte plus ses kilomètres mais il a la chance d’allier travail et plaisir. Son agenda est rempli jusqu’à la dernière semaine de juillet, dit-il. Quant au week-end prochain, il le passera d’abord à Nyon, où le banlieusard parisien et ses coéquipiers tenteront de fêter une deuxième promotion d’affilée, puis à Stuttgart. Le grand écart est parfait. Celui que Sébastien Boltz, assimilé N2 25 en Suisse, a effectué samedi à de quoi créer le vertige. Mené un set à zéro par Raffaele Mariani (N3 53), n’a-t-il pas sauvé trois balles de match, chanceusement parfois, avant de s’imposer au tie-break de la troisième manche et d’offrir un point essentiel à ses couleurs, qui l’emporteront 6-3 au final?