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La Bernoise Fabienne Benoit, la deuxième maman des joueurs de tennis

Employée de l’ATP, la Bernoise veille à ce que les joueurs remplissent leurs obligations hors des courts

Fabienne Benoit lors d’une conférence de presse durant le tournoi de Gstaad. «Des questions pour Stanislas Wawrinka?»

31 mai 2023 à 04:01

Tennis » Ce jour-là à Genève, elle a emmené Casper Ruud près du jet d’eau, où les photographes ont pu figer un décor de carte postale, avant de confier le No 4 mondial aux journalistes accrédités. Son début de saison en demi-teinte, la blessure de Rafael Nadal, le dernier match de Roger Federer… Quinze minutes durant, le Norvégien n’a esquivé aucun sujet, donnant au contraire des réponses longues et circonstanciées, teintées d’humour parfois. Au sortir de la tente des médias, Casper Ruud s’est encore arrêté auprès d’un jeune fan en chaise roulante, victime d’un accident d’éléphant en Inde. Un geste de réconfort, une parole sympathique, un sourire: voilà qui fait aussi partie du «job», comme de rendre visite au partenaire principal du tournoi, une banque de la place, chose à laquelle il s’est plié en fin d’après-midi.

Non, le quotidien d’un joueur de tennis aussi connu que le finaliste 2022 de Roland-Garros, tombeur du Suédois Elias Ymer au premier tour mardi, ne se résume pas à taper dans une balle ou à prendre soin de son corps. Il est aussi fait d’événements promotionnels ou de passages obligés devant la presse, sous peine d’une amende salée. A ses côtés, toujours, un employé de l’Association des Tennismen professionnels (ATP), qui veille au grain.

Université de Fribourg

Depuis 18 ans, Fabienne Benoit est l’un des cinq Public Relations and Marketing senior managers en charge du marché européen. En parallèle, peut-être l’avez-vous vue aux côtés de l’équipe de Suisse de Coupe Davis, dont elle a été la team manager pendant plus d’une décennie. «Jérôme Kym (Argovien de 20 ans qui pointe à la 413e place mondiale, ndlr) m’appelle sa deuxième maman», rigole la Bernoise de 43 ans avant de résumer ce pour quoi elle est payée, hier au Geneva Open, aujourd’hui Porte d’Auteuil à Paris. «Durant les tournois, je gère toutes les activités des joueurs en dehors du court. Mais une grande partie de mon travail s’effectue en amont, où je multiplie les contacts avec les organisateurs. On discute stratégie. Après quoi, j’informe les agents des joueurs concernés et l’on met en place un agenda d’activités.»

«C’est en accompagnant mon papa à la finale de l’Open de Gstaad que j’ai découvert le métier»
Fabienne Benoit

Diplômée de l’Université de Fribourg en communication, journalisme et littérature italienne, Fabienne Benoit est mariée à un ancien professionnel marocain, qu’elle a connu durant les qualifications du Grand Prix Hassan II de Casablanca en 2006 et qui enseigne le tennis et le padel à Morat. L’amour, celle qui voyage 20 à 25 semaines par année l’a trouvé «au bureau». Comme beaucoup. La passion, elle, était dans ses gènes depuis toujours, son père Pierre ayant été responsable de la rubrique sportive du Bund avant de devenir le chef de presse «historique» de la Fédération suisse de football. «Renato Tosio (gardien légendaire du CP Berne, ndlr) venait manger chez nous, Bill Gilligan (l’entraîneur) aussi, se souvient-elle. Je baigne dans le sport depuis toute petite. D’ailleurs, c’est en accompagnant mon papa à la finale de l’Open de Gstaad, où je ne voulais d’abord pas aller, que j’ai découvert le métier. J’avais 14 ans.»

La chèvre et le chou

Douze mois plus tard, Fabienne Benoit devenait pigiste pour différents titres tels que Smash, la NZZ ou la Berner Zeitung, quand elle n’était pas correspondante hockey sur glace pour Sportinformation. Mais n’est-ce pas en 2005, à la fin de ses études supérieures, que la polyglotte – elle parle cinq langues, six en comptant un dialecte marocain qu’elle baragouine grâce à son époux – a véritablement lancé sa carrière au sein de l’ATP? «J’avais commencé par faire la revue de presse, après quoi on m’a lancé sur un tournoi, puis deux, puis trois…»

«Tout le monde ne parle pas autant et aussi bien que le faisait Roger Federer»
Fabienne Benoit

Entre les demandes d’interview des uns et les intérêts des autres, l’équilibre n’est pas facile à trouver, avoue Fabienne Benoit, qui a appris à ménager la chèvre et le chou. La clé? «Rester calme et s’adapter», sourit-elle avant d’énoncer une vérité que nous avons nous-mêmes pu vérifier. «Combien d’autres sportifs doivent après chaque match se présenter devant la presse? interroge-t-elle. En football, il y a bien une zone mixte, mais libre à chacun de s’arrêter ou non. Tout le monde ne parle pas autant et aussi bien que le faisait Roger Federer, surtout après une défaite, mais j’ai l’impression que les tennismen sont souvent intéressants. Parce qu’ils ont été entre guillemets éduqués à échanger avec la presse et qu’ils savent que cela fait partie de leur métier.»

Un divertissement

Un métier qui évolue et qui accueille avec toujours plus de bienveillance l’œil trublion de la caméra. «A Roland-Garros par exemple, continue-t-elle, les télévisions viennent jusque dans les vestiaires. Même chose pour la série Break Point, sur Netflix, qui suit les jeunes joueurs 24 h sur 24 ou presque. Président de l’ATP, Andrea Gaudenzi pense qu’il faut qu’on s’ouvre au plus grand nombre en entrant notamment en concurrence avec l’industrie du divertissement. Je partage cet avis.»

Un jour ici avec Alexander Zverev, un autre là-bas avec Stan Wawrinka. A force de les conduire à gauche à droite et de partager les mêmes hôtels que les joueurs, Fabienne Benoit a noué des relations fortes. Ne pas compter sur elle pour dévoiler quelques croustillantes anecdotes pour autant: celles-ci sont soumises au secret professionnel. «Pour une évidente question de confiance», justifie-t-elle avant de plancher sur sa dernière mission de la journée: trouver une bonne âme pour la Journée des enfants, prévue le lendemain.

 

Un premier tremblement de terre à Roland-Garros

No 2 mondial, le Russe Daniil Medvedev a mordu la poussière dès le premier tour.

Roland-Garros a connu mardi son premier tremblement de terre de la quinzaine. No 2 mondial et récent vainqueur du Masters 1000 de Rome, Daniil Medvedev est, en effet, tombé d’entrée de jeu à Roland-Garros. Le Russe s’est incliné 7-6 (7/5) 6-7 (6/8) 2-6 6-3 6-4 contre Thiago Seyboth Wild (ATP 172). Issu des qualifications, le Brésilien a livré le match de sa vie pour sortir logiquement victorieux de ce superbe bras de fer long de 4h16’. Trahi par ses nerfs dans le jeu décisif de la deuxième manche, qu’il aurait dû gagner mille fois, Thiago Seyboth Wild a eu l’immense mérite de rebondir après la perte du troisième set.

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