Pour les pupilles et les papilles

Festival du film » On attache sa bavette et on se met à table. La 37e édition du Festival international du film de Fribourg (FIFF) a levé le voile mercredi sur une programmation resserrée – deux sections sont absentes mais le budget reste stable, autour des 2,4 millions – mais gourmande qui met l’eau à la bouche. Du 17 au 26 mars, le FIFF proposera à sa carte 99 films en provenance de 52 pays de tous les continents pour ravir les pupilles des cinéphiles mais aussi les papilles des gourmets. En effet, la cuisine sera au cœur de l’événement qui proposera trois premières mondiales, trois premières internationales, trois premières européennes ainsi que 55 suisses. Chaque soir, le public sera notamment convié à une expérience «ciné-culinaire» nommée Un film, un repas, organisée en collaboration avec huit restaurants fribourgeois qui élaboreront des plats originaux faisant écho aux films du FIFF. Bon appétit.

Compétition «Les artistes apportent toujours le reflet le plus intéressant de l’actualité: leur créativité et leur intelligence permettent de prendre du recul. Leurs voix, leurs regards sont comme une respiration, parfois cruelle, parfois violente, parfois drôle, toujours engagée, dans le flot de l’actualité», relève Thierry Jobin, directeur artistique du festival. La compétition internationale affiche cette année douze longs-métrages et quinze courts. Autant de points de vue qui élargissent notre compréhension des réalités iraniennes, ukrainiennes ou syriennes, mais également de nombreux pays d’Asie, d’Amérique latine, d’Afrique ou d’Europe de l’Est. L’Iran sera notamment bien représenté avec trois films en compétition. «Des longs-métrages qui montrent l’incroyable force du cinéma iranien», illustre Thierry Jobin qui augure que World War III, déjà remarqué au festival de Venise, va certainement marquer aussi Fribourg.

A table Ce n’est pas un hasard si le FIFF met les petits plats dans les grands, alors que Fribourg est Ville suisse du goût 2023. La section Cinéma de genre: Bon appétit permettra au public de découvrir des films dans lesquels la gastronomie est reine. Ce sera notamment l’occasion de se mettre à table en compagnie de Benoît Poelvoorde et d’Edouard Baer dans Adieu Paris, présenté en première suisse. Quant à elle la satire sociale taïwanaise Heavy Craving, qui s’attaque au thème de la grossophobie, est la preuve que le festival abordera le thème de la nourriture au sens large. Pour poursuivre l’aventure culinaire, le FIFF s’associe en outre avec plusieurs restaurants afin de proposer aux cinéphiles des expériences gustatives en lien avec les films qu’ils auront pu voir. «C’est une nouveauté spécifique à la thématique de cette édition mais elle est appelée à perdurer. Pour nous il est important d’affirmer le caractère convivial du festival», souligne Thierry Jobin. On retrouvera aussi des longs-métrages en lien avec la cuisine dans la section Les Désirs du public: cinq films cultes désignés par les cinéphiles dont des classiques tels que Delicatessen et Beignets de tomates vertes.

«Pour nous il est important d’affirmer le caractère convivial du festival»
Thierry Jobin