Planetopia, une exposition écologique qui interpelle ses visiteurs

Berne » Nous sommes un peu bousculés, dans nos habitudes, nos privilèges. Mais c’est un peu le but de la nouvelle exposition du Musée de la communication, à Berne, qui invite à réfléchir aux conséquences de notre mode de vie occidental sur la Terre. A l’enseigne de Planetopia, l’exposition propose une utopie pour la planète, à laquelle tout un chacun peut, à son échelle, participer. C’est sa force: multipliée par des millions, chaque mesure n’est pas qu’une goutte d’eau dans l’océan, au contraire.

La traversée de l’espace d’exposition se fait en quatre chapitres, l’habillement, l’habitat, la mobilité et l’alimentation, «quatre domaines sur lesquels nous pouvons avoir une influence», insiste Nico Gurtner, responsable de la communication du musée. Sur les parois, à gauche et à droite de l’espace central, on trouve des explications chiffrées: des graphiques particulièrement éloquents permettent de saisir les effets de nos activités, émissions et pollutions sur l’air, les sols et l’eau. Le coup d’œil est souvent édifiant, même si l’exposition, fondamentalement engagée, n’est pas moralisante. Pour preuve, tout au long du parcours sont distribués des écouteurs avec des témoignages de femmes et d’hommes de différentes générations: ils disent leurs efforts, leurs questionnements, leurs contradictions, car il est impossible d’être parfait dans une perspective écologique…

Multipliée par des millions, chaque mesure n’est pas qu’une goutte d’eau dans l’océan, au contraire

L’originalité de Planetopia, c’est aussi sa cohérence: le matériel scénographique, panneaux et écrans, a été à 90% récupéré et réutilisé. L’esthétique tient ainsi du carton recyclé: une manière de faire coïncider la forme et le fond.

1 
Habillement

La discussion que souhaite susciter le Musée de la communication commence par l’industrie textile. Sous une penderie de blouses de seconde main, on apprend qu’«un vêtement voyage 20 000 km avant d’arriver dans un magasin», soit la moitié du globe, dans un porte-conteneur. La fabrication des fibres synthétiques nécessite du pétrole, sans oublier que beaucoup d’usines tournent grâce aux centrales à charbon. Au final, la mode «nuit davantage au climat que les transports aériens et maritimes internationaux».