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Drôles d'expat

Drôles d'expat. Le chancelier devenu Jurassien

Le Valaisan Sigismond Jacquod a œuvré dans l’administration du Jura, peu après la naissance du canton.

Truffée d’anecdotes, l’arrivée de Sigismond Jacquod dans le Jura ressemble à une aventure en terre inconnue.

17 août 2023 à 04:01

Temps de lecture : 1 min

Drôles d’expat (3/5) » On prétend que le terroir façonne la collectivité et qu’il contribue à nourrir l’identité individuelle. Mais si le sol qui l’a vu naître et grandir «fait» l’humain, que se passe-t-il lorsqu’on s’exile, ne serait-ce que hors canton?

Il est un incontournable du Jura. Sigismond Jacquod a occupé le prestigieux poste de chancelier du canton 22 ans durant, après 12 ans passés à la tête du service juridique. Rien ne le prédestinait pourtant à prendre racine dans ce canton. Car son nom ne nous trompe pas, Sigismond Jacquod vient du Valais. Il porte fièrement le prénom du roi burgonde qui a érigé la célèbre abbaye valaisanne de Saint-Maurice au VI siècle. Pour les Jurassiens, ça sera «le Sim’», sourit l’intéressé.

«Je ne serais pas venu si je ne croyais pas en la justesse de la cause jurassienne.»
Sigismond Jacquod

Truffée d’anecdotes, son arrivée dans le Jura ressemble à une aventure en terre inconnue. D’abord, comme tout héros d’aventure, elle lui tombe dessus sans qu’il demande rien. Le jeune avocat travaillait au Tribunal de district de Sierre, quand un collègue lui lance: «Dis, tu ne voudrais pas travailler pour le Jura?» A ce moment-là (1979), le canton nouveau-né cherche un responsable juridique. «Il me semblait difficile de projeter une carrière là-bas», avoue-t-il. On le convainc de venir voir sur place. Et le voilà par un vendredi de janvier enneigé, bloqué, faute de pneus neige, sur le pont de la Maltière, à Delémont.

Colossal et passionnant

La visite de son potentiel futur bureau aurait pu le laisser aussi froid: «Il y avait juste du parquet et un téléphone posé sur le rebord de la fenêtre. C’est tout, mais ô combien tentant. Ce sera un «oui», décidé trois jours plus tard après un match de hockey à Sierre, apparemment propice à la réflexion.

C’est le début d’un travail aussi colossal que passionnant, reconnaît-il. Le juriste met sur pied différentes directives visant à améliorer les pratiques de la toute jeune administration.

Débarquer d’un autre canton en pleine Question jurassienne pour participer à la création du Jura devait être exaltant, mais aussi dépaysant, s’étonnera-t-on. «Je ne serais pas venu si je ne croyais pas en la justesse de la cause jurassienne», explique Sigismond Jacquod. «François Lachat, père du Jura côtoyé sur les bancs de l’Université de Fribourg, m’avait endoctriné. Je lisais même Le Jura libre que recevait mon papa», raconte-t-il.

«Que du bien!»

A côté du travail, l’intégration se passe aussi dans ces lieux qui font battre la vie sociale jurassienne: les bistrots. «Le soir de mon premier jour, le 1er mai 1979 – j’ai commencé par un jour de congé! – je suis allé à la Croix. C’était bondé. J’allais faire demi-tour quand quelqu’un me lance: «Tu prendras bien qu’que chose? Ben oui, un café!» puis j’entends: «Et avec ça?» C’est là que j’ai découvert la damassine.» La goutte du pays aura immédiatement rendu le Valaisan Jurassien. Quand on lui demande ce qu’il pense des Jurassiens, il répond d’ailleurs: «Que du bien!»

Le Valais, dont on vante le soleil et les montagnes, ne lui a jamais manqué… ni ses habitants, puisque: «Les Jurassiens sont chaleureux, directs, attachants. Pareils que les Valaisans!» Un élément pour encore prouver son adaptation? «Maintenant je soutiens le HC Ajoie, et plus le HC Sierre.» N’en dites pas plus. Cet homme est véritablement Jurassien.


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