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Drôles d'expat

Drôles d'expat. Didier Cuche de Neuchâtelois à Chasseralien

Le champion de ski n’a cure des frontières et s’identifie à sa région, au sens le plus large.

Didier Cuche au Chasseral, en territoire bernois, avec le lac de Neuchâtel en arrière-plan. L’ancien skieur y voit une région et non pas deux cantons.

18 août 2023 à 20:09

Temps de lecture : 1 min

Drôles d’expat (5/5) » On prétend que le terroir façonne la collectivité et qu’il contribue à nourrir l’identité individuelle. Mais si le sol qui l’a vu naître et grandir «fait» l’humain, que se passe-t-il lorsqu’on s’exile, ne serait-ce que hors canton?

«Je m’identifie à cette montagne, à la région dans son ensemble. Ce n’est pas une question de canton.» Cette montagne, c’est le Chasseral, évidemment. C’est là que nous retrouvons Didier Cuche, le Neuchâtelois parfaitement bilingue, Bernois d’adoption depuis bientôt quatre ans qui est «resté Romand, avec des affinités avec le reste du pays».

Mais n’allez pas faire de lui un expatrié, lui, le désormais citoyen de Montagne-de-Sonvilier. Dans notre coin de pays, on scrute les frontières cantonales. L’ancien skieur a une autre vision. «Quand j’étais en compétition, vu de l’étranger, nous étions Suisses, nous venions tous de ce petit pays montagneux», se remémore-t-il pour tordre le cou à un certain «cantonalisme».

Le cas de Didier Cuche est particulier, lui qui réside à 2 km à vol d’oiseau de l’endroit où il a grandi, aux Bugnenets. «La frontière cantonale se situe à environ 500 m de la maison familiale», précise-t-il en soulignant «qu’on ne voit pas la moindre différence».

Question d’opportunité

La seule qui se remarque est purement matérielle. «Cela surprend quelques personnes quand elles me voient arriver avec des plaques bernoises», rigole celui qui est aujourd’hui, notamment, ambassadeur pour ses anciens partenaires, une marque automobile allemande aux quatre anneaux et celle de ses lattes qu’il faisait virevolter dans les aires d’arrivée avant de monter sur les podiums. «Mis à part les changements administratifs, qui n’ont été ni une motivation ni un frein, ce déménagement en terre bernoise s’est fait tout naturellement.»

Le hasard a fait que Didier Cuche a grandi à proximité directe de la frontière. «Ce n’était pas forcément une volonté de rester dans la région. Quand j’ai rencontré celle qui allait devenir mon épouse, l’opportunité s’est toutefois présentée de retaper une vieille bâtisse, sur un domaine agricole qui appartient à la famille depuis que mon grand-père l’avait acquis, explique-t-il. Cela aurait très bien pu se situer dans le canton de Neuchâtel, cela n’aurait rien changé.»

«Ce déménagement en terre bernoise s’est fait tout naturellement.»
Didier Cuche

Reste que le destin a bien fait les choses pour celui qui a grandi dans un environnement bilingue et qui a épousé une Grisonne venant d’une vallée italophone. Ce qui aurait, en revanche, eu peu de chances de se produire, c’est de voir Didier Cuche s’établir en ville. «Dans un village, il n’y aurait eu aucun problème, relève-t-il. Davantage que le lieu, c’est l’environnement que l’on crée et les personnes avec lesquelles on partage notre espace qui importent.»

Sans tomber dans les clichés chers aux humoristes… neuchâtelois Cuche et Barbezat, le recordman de victoires (cinq) sur la mythique Streif de Kitzbühel relève son plaisir de résider «à 1150 m d’altitude, là où le brouillard n’est pas fréquent».

Des hectolitres de sueur

Un peu plus haut, au Chasseral, Didier Cuche évoque cette montagne. «Le Chasseral représente aujourd’hui un endroit de balades en famille, de sorties à VTT, les plaisirs de la table pour aller voir les cousins qui tiennent des métairies sur la crête, au sud du vallon de Saint-Imier», éclaire-t-il.

Et le versant nord de la montagne, la station de ski des Bugnenets-Savagnières, à cheval entre les cantons de Neuchâtel et de Berne. «Celui où j’ai passé toute mon enfance, quasiment toute ma vie. Jusqu’à mes 20 ans, ce sont d’innombrables heures d’entraînement, beaucoup de sueur, à courir, à pédaler. A skier, aussi. Je connais tous les recoins, tous les sauts des pistes», indique encore celui qui est aussi président du Giron jurassien des sports de neige depuis une année et membre du comité depuis 14 ans.

S’il a régné sur le toit de la planète ski, Didier Cuche n’a pas déménagé dans un canton plus alpin que son Neuchâtel natal pour ses sommets. «Je m’identifie à la région», réitère-t-il. En Grand Chasseralien.


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