Logo

Livres

James Ellroy, l’œuvre au noir

L’écrivain américain continue d’évoquer les heures sombres de Los Angeles dans La Tempête qui vient, fresque policière définitive

epa07856075 US writer James Ellroy poses during an interview with EFE news agency in Madrid, Spain, 20 September 2019. Ellroy visits Madrid to present the Spanish edition of his novel 'This Storm'. EPA/Emilio NaranjoEMILIO NARANJO/KEYSTONE

22 novembre 2019 à 13:18

Polar » Voici venir la fin des temps. En ce 31 décembre 1941, le déluge annoncé par les Saintes Ecritures noie la cité des Anges. Le soleil a disparu, volé par on ne sait trop quel démon hilare. Bientôt 1941, année maudite, va mourir dans le fracas des feux d’artifice. Tout ça, c’est pour le folklore, car le cœur n’y est pas. De fait, 1942 ne s’annonce pas sous de meilleurs auspices. La Californie, comme l’Amérique tout entière, est encore sonnée par l’attaque japonaise sur Pearl Harbor qui, le 7 décembre dernier, a éparpillé la flotte US façon puzzle. Désormais, les «Japs» sont perçus comme les individus les plus vils de la terre, des sous-hommes dont il faut se débarrasser avant d’espérer le retour des jours heureux. Même ceux qui, hier encore, vivaient parfaitement intégrés, sont désignés comme des saboteurs en puissance, des êtres sanguinaires à la solde de l’empereur. C’est dans ce climat épouvantable que les flics du LAPD célèbrent l’année nouvelle. Qu’ils se nomment Dudley Smith, Lee Blanchard, George Kapek ou Elmer Jackson, tous ces individus violents tentent d’incarner un semblant de loi sans perdre de vue les trafics en tous genres qui leur donnent le sentiment d’exister…

Les adeptes du polar peuvent jubiler: cet automne, James Ellroy, le chien fou du roman noir, est de retour pour nous dévoiler un nouveau pan secret de l’histoire poisseuse de Los Angeles, la ville qui l’a vu naître le 4 mars 1948. La tempête qui vient, son 15e roman, plonge avec une délectation rageuse dans les entrailles de la nouvelle Babylone, dans ce cocon infect où le mal prospère sans effort. L’ouvrage fait suite à Perfidia, premier volet d’un nouveau cycle présenté comme Le second quatuor de Los Angeles. Riche de quatre romans devenus légendes (Le dahlia noir, Le grand nulle part, L.A. Confidential, White Jazz), cette saga du crime couvrait une période de 1946 à 1958. Elle a fait d’un auteur de polar au passé trouble (Ellroy fut junkie, vagabond et voleur avant de trouver la voie de la rédemption grâce à l’écriture) une star de la littérature mondiale. Une grande gueule haute en couleur, incapable de verser dans le politiquement correct.

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus