Grzegorz Rosinski, de 7 à 77 ans

Après avoir dessiné Thorgal pendant 40 ans, le maître polonais pose les pinceaux. Comme on n’y croyait pas, on est allé lui rendre visite dans sa campagne bernoise.

Textes: Thierry Raboud, Images: Alain Wicht/©Dargaud, Réalisation: Jérémy Rico

Il se terre, ou alors l’on se trompe. Le nom de Rosinski n’apparaît sur aucune boîte aux lettres. En lisière de la campagne emmentaloise, un quartier de villas aux fiertés vieillies. Les dernières feuilles d’automne flottent comme des mains renversées à la surface des piscines. Un lieu commun helvétique. Rien qui ne laisse croire à un repaire viking, sinon ce ciel tapissé de brume scandinave, sinon cet arbuste contorsionné comme l’un des palétuviers de mangrove qui inaugurent Aniel. Le nouvel album de Thorgal qui sera aussi le dernier de cet artiste enfin débusqué: «Je squatte ici», sourit Grzegorz Rosinski en nous ouvrant sa porte.