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«Ce texte est une sorte d'usine de macération»

Le Fribourgeois Baptiste Gaillard a été récompensé vendredi d'un «Prix suisse de littérature». Interview


Jérémy Rico

Jérémy Rico

19 janvier 2018 à 17:12

«Je suis né à Fribourg et j'ai grandi à Treyvaux. Treyvaux, c'est entre Bulle et Fribourg.» Spontanément, Baptiste Gaillard replace la commune sarinoise sur la carte du canton, pour aider son interlocuteur à situer l'endroit. Sans doute une habitude pour ce Fribourgeois qui vit depuis de longues années à l'extérieur du canton, à Genève puis à Lausanne. Pourtant, c'est bien le canton de Fribourg qui rayonne sur la scène culturelle suisse grâce à l'artiste de 35 ans. Vendredi, Baptiste Gaillard a reçu un «Prix suisse de littérature» pour son ouvrage de poésie Un domaine des corpuscules, publié aux Editions Hippocampe. Doté de 25'000 francs, ce prix décerné par l'Office fédéral de la culture récompense cette année sept auteurs qui ont publié un ouvrage en 2017, dont l'écrivain Jérôme Meizoz, autre Romand de la liste. Interview de son lauréat fribourgeois.

Le «Prix suisse de littérature» est décerné sur concours. Vous aviez donc proposé votre ouvrage au jury. Vous attendiez-vous à être récompensé?

Baptiste Gaillard: Je savais que ce n'était pas de l'ordre de l'impossible, mais je n'avais aucune certitude non plus. J'ai fait ce livre dont je suis content. Je pense qu'il mérite ce prix. Mais je sais aussi que je suis relativement inconnu, et que donc je n'avais pas beaucoup de chances d'être récompensé.

Votre travail littéraire est en effet relativement méconnu sur la scène littéraire fribourgeoise. Comment l'expliquer?

Mon travail n'a jamais vraiment existé dans le canton parce que je suis parti avant de l'accomplir. J'ai fait mes études gymnasiales dans le canton, mais je suis ensuite parti à Genève pour étudier les beaux-arts à la Haute Ecole d'Art et de design (HEAD) de Genève et à la Haute Ecole d'Art de Berne. J'habite aujourd'hui à Lausanne, mais ma famille vit toujours dans le canton, à Fribourg, Treyvaux ou Avry-sur-Matran.

Vos études ne vous dirigeaient d'ailleurs pas vraiment vers l'écriture.

Non. J'ai étudié au sein du département de peinture, dans lequel je faisais de la sculpture et des installations (rires). Le texte m'intéressait déjà, j'y étais sensible. J'y suis progressivement revenu, à côté de mon travail plastique.

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