Logo

Livres

Babel, le grand malentendu

Traduire, pour renouer le dialogue entre les peuples? C’est aussi faire violence, rappelle Tiphaine Samoyault dans un essai percutant

La Tour de Babel par Bruegel l’Ancien, vers 1568.

10 avril 2020 à 21:47

Langues » Ah que tout était bien avant Babel, en ces temps bibliques où l’homme parlait à l’homme d’une même langue universelle. Avant cet orgueil venu défier le divin, avant la grande dispersion du langage. Avant le grand malentendu.

Bientôt levé, nous promet-on! Avec des algorithmes qui demain se loveront dans le creux de notre oreille pour traduire la parole de l’autre, déchiffrer l’altérité, aplanir la différence. La traduction pour renouer le dialogue, pacifier l’humanité, rapprocher les peuples?

«Il faut cesser d’en faire l’éloge ou de voir simplement en elle l’espace de la rencontre entre les cultures et les différentes façons de penser», affirme la chercheuse et traductrice Tiphaine Samoyault dans Traduction et violence. Car oui, traduire c’est d’abord faire violence au texte, s’approprier la langue de l’autre pour mieux le dominer parfois.

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus