«Les Banshees d’Inisherin». une tragédie existentielle sublimée par des paysages sauvages

Les Banshees d’Inisherin » Dans la mythologie celtique irlandaise, les banshees sont des créatures féminines surnaturelles, des spectres dont le cri annonce une mort imminente… Après la consécration internationale de son film précédent Three Billboards (deux Oscars, tout de même) se déroulant dans l’Amérique profonde, Martin McDonagh revient sur ses terres et retrouve ses deux comédiens fétiches, ceux avec qui le cinéaste britannique avait lancé sa carrière en 2008 avec Bons baisers de Bruges, Colin Farrel et Brendan Gleeson. Le duo vit sur la petite île irlandaise d’Inisherin dans les années 1920, pile au moment où le pays se déchire en raison de la guerre civile. Si ce fait historique reste en toile de fond, il apporte une lourdeur supplémentaire à cette histoire crépusculaire narrant les dernières heures d’une vieille amitié qui disparaît pour des raisons absurdes.

La vie simple de ces insulaires est placée au centre du récit par Martin McDonagh qui en capte les moindres détails. Les personnages attachants qui forment cette petite communauté composent en creux une image de notre monde. Le policier violent, le tavernier populaire ou la patronne de l’épicerie à l’affût du moindre ragot… Tous existent tels des miroirs de notre société. Avec un humour noir jamais pris en défaut le cinéaste filme une tragédie existentielle sublimée par des paysages sauvages à couper le souffle. Un film intelligent, drôle et sensible porté par un duo d’acteurs qui fait des merveilles.