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Écrans

Captives. Une jeune femme en quête de raisons

Arnaud des Pallières met en scène le dernier «Bal des folles», organisé en 1894 à l’hôpital de la Salpêtrière, à Paris. Une bourgeoise s’y fait enfermer volontairement pour renouer avec son passé.

Paris, 1894. Qui est Fanni, qui prétend s’être laissé enfermer volontairement à l’Hôpital de la Salpêtrière? © Cineworx

13 février 2024 à 12:00

A la fin du dix-neuvième siècle étaient encore organisés, à l’hôpital de la Salpêtrière, à Paris, des bals costumés où des patientes internées pour divers degrés d’inadaptation sociale se mêlaient au gratin parisien… Arnaud des Pallières (Michael Kohlhaas) et sa scénariste Christelle Berthevas ont situé l’action de Captives en 1894, année du dernier «Bal des folles» et moment choisi par une bourgeoise pour s’y faire volontairement enfermer et y chercher des traces de sa mère disparue. Les intentions de l’auteur sont facilement identifiables mais pas toujours pertinentes. D’emblée, le cinéaste affirme sa volonté de s’éloigner de l’imagerie carcérale ordinaire en faisant exploser les couleurs et en n’hésitant jamais non plus à baigner ses plans d’un soleil éclatant. Puis, à mesure que les figures se succèdent et que le casting se révèle presque exclusivement féminin, la volonté politique du film s’affirme, tout en révélant aussi son manichéisme un peu forcé où l’homme, hors-champ, serait la source de tous les maux. Et enfin, pour guider le spectateur dans sa découverte des lieux et protagonistes, le cinéaste épouse le point de vue de son héroïne et reste au plus près des visages. L’impression d’étouffement est palpable mais l’absence de recul crée la confusion dans cette surenchère de personnages et de sous-intrigues dont l’utilité n’est pas toujours apparente. Reste les actrices, judicieusement choisies et dirigées, atout majeur d’un film trop centré sur lui-même pour vraiment convaincre.

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