Logo

Écrans

The Son, au nom du père et du fils

Après le bouleversant The Father, Florian Zeller revient avec The Son, film sensible sur la dépression


Aurélie Yuste

Aurélie Yuste

28 février 2023 à 16:24

Temps de lecture : 1 min

The Son » Nicholas (Zen McGrath) est un adolescent de 17 ans à la dérive. Il n’est plus l’enfant souriant et lumineux que ses parents ont connu. Impuissante, sa mère (Laura Dern) accepte qu’il aille vivre chez son père (Hugh Jackman), remarié depuis peu. Ce père aimant mais maladroit va tenter de comprendre le mal dont souffre son fils et essayer de lui redonner le goût de vivre.


Après The Father (2020), qui a connu un grand succès populaire et critique en abordant de manière originale et immersive la question de la démence d’un homme âgé interprété par Anthony Hopkins (Oscar du meilleur acteur), le dramaturge français Florian Zeller, auteur de nombreuses pièces de théâtre, revient avec un second long-métrage de cinéma, The Son. Un film peut-être moins percutant et virtuose que le précédent mais qui distille avec subtilité des émotions inconfortables, porté par la prestation de Hugh Jackman, excellent dans ce rôle de père désemparé devant la dépression de son fils. Entretien avec le cinéaste.

Après le succès de The Father avez-vous ressenti de la pression?

Florian Zeller: Quel que soit le contexte, faire un film c’est être sous pression. Mais pour être honnête je ne pense pas qu’il y avait une pression additionnelle. J’avais envie de porter à l’écran The Son avant même que je fasse The Father. Et sincèrement le succès de ce dernier et les Oscars récoltés ont carrément facilité son financement.

The Father parlait de démence sénile, The Son s’attaque à la dépression chez l’adolescent: Pourquoi vous intéressez-vous autant à la santé mentale?

The Son était à l’origine une pièce écrite il y a plusieurs années et elle venait d’un endroit personnel dans le sens où je ne suis malheureusement pas complètement étranger à ces émotions. Mais on ne fait pas un film pour se raconter et j’avais l’intuition profonde que beaucoup de gens étaient dans cette situation où on ne sait pas comment faire pour aider quelqu’un qu’on aime. C’est d’autant plus vrai dans ces années post-Covid qui sont marquées par une augmentation de la fragilité psychique, surtout chez les jeunes. Il y a trop de culpabilité et de honte autour de ces sujets-là.

Vous le voyez comme un film à message?

Quand on traverse des périodes difficiles on a souvent l’impression qu’on est seul, que personne ne peut comprendre. L’art peut offrir une consolation. Je vois mon film comme une tragédie qui aurait pu se finir autrement, si les bons mots avaient été dits au bon moment ou s’il y avait eu plus de connaissance de ce trouble psychique.

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus