Quand Dalí rencontrait Walt Disney

Animation » Salvador Dalí c’est évidemment une inoubliable moustache défiant la gravité, des montres molles et un personnage public haut en couleur. Mais bien que le peintre catalan soit resté mondialement célèbre pour ses peintures surréalistes il n’a jamais cessé, tout au long de sa vie, d’expérimenter différents modes d’expression. Au cinéma notamment on l’a vu collaborer avec Luis Buñuel sur Un chien andalou, court-métrage culte de 1929, dont il a cosigné le scénario.

Moins connu, le maître entretenait une relation épistolaire avec un autre grand artiste qui a façonné la culture du XXe siècle: Walt Disney. En 1945, les deux hommes commencent à travailler sur un court-métrage d’animation intitulé Destino. Un poème visuel reprenant l’univers si particulier du peintre espagnol et que l’on croyait presque oublié…

Admiration mutuelle

Mais, magie de la technologie, le film de sept minutes réapparaît aujourd’hui sur Disney+, la plateforme de streaming de Walt Disney. A l’origine, Destino était censé être le clip d’un morceau du compositeur mexicain Armando Dominguez Borras dont la musique envoûtante enveloppe les images en mouvement. Au fil du métrage on se promène dans des décors tout droit sortis de l’imagination de Dalí: statues de marbre fendues, déserts à perte de vue, étranges téléphones dégoulinants, visages géants dont la peau est tirée par des chaînes… Notre guide dans ces contrées incertaines est une femme aux longs cheveux de jais qui part à la recherche de son amant Chronos, personnification du temps. Récit d’une tragédie amoureuse que Dalí décrivait ainsi dans les colonnes du New York Times: «une fantastique démonstration du problème de vivre dans le labyrinthe du temps»