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Cinéma. «Past Lives», la chronique d’un amour passé

La réalisatrice canadienne Celine Song tricote un triangle amoureux entre New York et Séoul tout en menant une réflexion stimulante sur l’amour avec un grand A.

Durant leur enfance, Nora et Hae Sung ont vécu une amitié forte. Vingt-quatre ans plus tard, Hae Sung décide de retrouver son amie. © Filmcoopi

12 décembre 2023 à 12:35

La scène d’ouverture de Past Lives fait entendre, du fond d’un petit bar new-yorkais, deux silhouettes questionnant quels pourraient être les liens unissant trois individus assis tout près, trois inconnus auxquels elles ne semblent nullement attachées mais qui seront pourtant les protagonistes de cet excellent premier film, très autobiographique, de la dramaturge new-yorkaise Celine Song.

Cette entrée en matière en forme de mise en abyme, très maligne, présente des protagonistes qu’on ne retrouvera ensemble que beaucoup plus tard, et installe un petit parfum de suspense qui invite d’emblée à s’intéresser de plus près aux personnages. Et forcément aux excellents comédiens (Greta Lee, Teo Yoo, John Magaro) qui les incarnent et qui retranscrivent, souvent dans des silences ou des gestes presque anodins, leurs espoirs, leurs souffrances ou leur résignation. Celine Song a un indéniable talent de directrice d’acteurs et de metteuse en scène. Les cadres sont précis, le déplacement des corps au sein de ceux-ci très signifiants et les décors naturels, de New York à Séoul, semblent toujours captés sous leur plus belle lumière (merci au directeur photo Shabier Kirchner).

Past Lives pourrait pourtant trop vite être appréhendé comme une banale histoire de triangle amoureux. Alors que le film est, comme le dit son auteure, plutôt une réflexion sur l’amour. Celui qu’on accueille, qu’on cultive mais aussi celui qu’on redoute ou qu’on réprime… Past Lives dit à peu près tout cela.

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