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Bob Marley. One Love, un biopic fumeux

Un biopic sur Bob Marley: Une bonne idée, mais qui souffre d’une exécution bâclée. Bourré de clichés, le film s’appuie tout de même sur l’interprétation convaincante de Kingsley Ben-Adir… Et sur les tubes de la superstar du reggae.

Kingsley Ben-Adir incarne bien l’inoubliable Bob Marley. Hélas le reste du long-métrage est bien peu passionnant. © Warner

13 février 2024 à 16:30

Un personnage haut en couleur doublé d’une icône dont les mélodies ont traversé le temps: réaliser un biopic sur le chanteur jamaïcain Bob Marley est une excellente idée sur le papier. Hélas le résultat n’est pas à la hauteur en dépit de comédiens qui s’en sortent plutôt bien. Le cinéaste Reinaldo Marcus Green, à qui l’on doit le pourtant bon King Richard avec Will Smith (déjà un biopic, celui de Richard Williams, coach de tennis et père de Serena et Venus Williams), remplit une partie de son contrat en offrant de nombreux moments musicaux mais il ne parvient jamais à capturer la grandeur de la star du reggae.

Le film commence alors que Bob Marley est déjà une vedette dans son pays. Nous suivrons donc l’ascension du reggaeman vers une célébrité mondiale, alors que des albums tels qu’Exodus font de lui une des voix les plus importantes de sa génération, et ce jusqu’à sa mort prématurée d’un cancer en 1981, alors qu’il n’est âgé que de 36 ans.

Dans le rôle-titre, Kingsley Ben-Adir (Barbie, la série Marvel Secret Invasion) est assez bluffant. Le comédien trouve le juste équilibre entre la reproduction des gestes du chanteur et une interprétation plus libre. La prestation de Lashana Lynch, qui joue quant à elle sa femme Rita Marley, est également réussie. Tous deux s’en sortent notamment bien avec l’accent jamaïcain et évitent l’écueil de la caricature.

Un porte-voix

Mais malheureusement le long-métrage propose pour le reste un spectacle bien prévisible et fatigué. On aurait presque pu le prédire… Bob Marley: One Love use et abuse des chansons cultes de l’artiste pour surligner lourdement l’action. Bob Marley se fait tirer dessus peu après avoir joué I Shot the Sheriff. Rita Marley se retrouve à l’hôpital dans un sale état… Vous l’avez deviné… Au son de No Woman No Cry. Cela dit, les fans transis du reggaeman en auront pour leur argent: tous les tubes de leur idole sont bien présents. Mais presque systématiquement employés à mauvais escient. Dommage.

Truffé de clichés, Bob Marley: One Love se contente du minimum

Mais Bob Marley était plus qu’un simple chanteur. L’homme était aussi un porte-voix, une figure politique. Cet aspect est lui aussi traité de manière bancale. Tous les personnages secondaires sont trop caricaturaux pour être crédibles: Michael Gandolfini en directeur de label mielleux, James Norton campe un désastreux patron d’Island Records… Et il en va de même pour la réunion du premier ministre jamaïcain et du chef de l’opposition Edward Seaga lors du fameux concert pour la paix One Love le 22 avril 1978. Truffé de clichés, ce film se contente du minimum. C’est trop peu pour soulever les foules.

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