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Écrans

Octobre sera rouge sang

Zombies, vampires et autres goules se donnent rendez-vous cet automne sur les grands et petits écrans pour vous faire frissonner de plaisir


2 octobre 2020 à 15:55

Ecrans » Aubes embrumées, crépuscules précoces et angoissants… Par nature, octobre a quelque chose d’inquiétant. Curieux mois de l’année aussi où les vampires affûtent leurs crocs, les spectres repassent leurs draps mités et les zombies déchirent l’humus de leurs doigts décharnés. Point d’orgue de ce carnaval funèbre: la fête d’Halloween, le 31 octobre. Une célébration typiquement américaine – même si les magasins essaient de nous la refourguer depuis des lustres – et qui est à jamais indissociable du cinéma d’épouvante. Merci au grand John Carpenter qui avec quelques citrouilles, deux ou trois baby-sitters inconscientes et le plus imperturbable des croque-mitaines armé d’un couteau a donné à Halloween, en 1978, ses lettres de noblesse.

Pas étonnant dès lors que cette période soit propice aux sorties de films d’horreur qui se multiplient tels des Gremlins s’empiffrant après minuit. Au cinéma, bien sûr, là où il fait si bon hurler en se blottissant contre l’épaule de son voisin ou de sa voisine, mais aussi désormais sur les plateformes de streaming qui se plient en quatre pour être les plus belles au bal du diable. Embarquement immédiat pour le train fantôme de l’automne. Un octobre rouge sang bien sûr.

Zombies vs Covid-19

Cette saison effrayante – la spooky season en V.O. – commencera dès la semaine prochaine avec la sortie sur les écrans de Suisse d’Antebellum, nouveau film des producteurs de Get Out et Us, deux succès récents du répertoire horrifique. Dans ce film de Gerard Bush et Christopher Renz, Janelle Monáe est prise au piège dans un monde abominable duquel elle doit tenter de s’échapper. Un double rôle pour l’actrice qui interprète à la fois une auteure à succès de notre époque et une esclave dans l’Amérique d’avant la guerre de Sécession. Un film d’épouvante, certes, mais qui à sa manière pointe du doigt les plaies raciales des Etats-Unis. Voilà pour la mise en bouche.

Le plat de résistance sera quant à lui servi saignant, limite bleu, le mercredi 21 octobre. Le long-métrage coréen Peninsula de Sang-ho Yeon promet son lot de sensations fortes. Il s’agit tout bonnement de la suite de Train to Busan, l’un des films de zombies les plus percutants de ces dernières années, à classer au panthéon du genre aux côtés de L’Aube des morts-vivants et Shaun of the Dead – les petits chanceux qui ont pu le voir lors d’une séance de minuit dantesque du Festival international de films de Fribourg en 2017 s’en souviennent encore. Dans ce délire postapocalyptique, les survivants s’organisent et survivent dans les décombres de l’ancien monde. Une ambiance à la Mad Max qui voit un groupe de paramilitaires se livrer à un petit jeu de survie pervers et cruel. Tout un programme.

Juste avant Halloween, le 30 octobre, c’est le remake d’un film culte des années 1990 qui devrait prendre ses quartiers dans les salles: Candyman. Une sortie au conditionnel puisqu’une certaine crise de Covid-19 a déjà poussé le studio Universal à reporter plusieurs fois la sortie de ce long-métrage très attendu produit par l’omniprésent Jordan Peele et réalisé par Nia DaCosta (Little Woods). Une pandémie qui a également eu raison de la sortie d’Halloween Kills de David Gordon Green et de The Witches, nouvelle adaptation du roman pour enfants de Roald Dahl. Tous les deux attendront jusqu’en 2021.

Adjani envoûtée

Si les salles obscures seront bien garnies en pellicules à faire frissonner, les plateformes de streaming ne seront pas en reste durant ce mois d’octobre. Entre autres nouveautés, films cultes et pépites exotiques, elles mettent les bouchées doubles pour abreuver leurs spectateurs d’hémoglobine bien fraîche. Sur Netflix par exemple on retrouvera le thriller coréen #Alive, avec de vrais morceaux de zombies dedans, ou encore The Babysitter: Killer Queen, suite de la comédie horrifique The Babysitter.

Mais la sortie la plus intrigante pourrait bien être cet ovni venu d’Allemagne, Oktoberfest: Beer & Blood, ou une série d’époque – l’action se situe en 1900 – dans laquelle un mafieux s’installe à Munich pour lancer sa brasserie et sombre dans la violence lorsque sa fille tombe amoureuse du fils d’un rival. Une sorte de Rutger et Juliette en quelque sorte. Sans oublier le génialissime film de monstre Possession (1981) d’Andrzej Żuławski, avec Isabelle Adjani envoûtée par une créature gluante et venue d’on ne sait où.

La plateforme Hulu quant à elle lance sa traditionnelle Huluween Fest avec quelques classiques au programme: Evil Dead et Evil Dead 2 de Sam Raimi, véritables monuments de l’angoisse et de l’humour noir tout droit sortis des années 1980. Tandis que les amateurs de films vintage se donneront rendez-vous sur Amazon Prime pour profiter de la disponibilité de La malédiction d’Arkham (1963) signée Roger Corman d’après une histoire de H. P. Lovecraft et du Messager du diable (Die, Monster Die!, 1965) avec l’irremplaçable Boris Karloff.

Avec tout ça, plus aucune excuse pour ne pas déguster son pop-corn avec un filet de sueur glissant le long de l’échine dorsale ou sa soupe à la courge agrémentée de quelques globes oculaires.


La cinéphilie à la tronçonneuse

Les inconditionnels de cinéma de genre et de films d’horreur en particulier cultivent leur passion dévorante sur la Toile, notamment sur Cinemassacre.

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