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Écrans

Cinéma. Nicolas Cage est l’homme de vos rêves

Dans le film de Kristoffer Borgli Dream Scenario, l’acteur Nicolas Cage est un ennuyeux professeur d’université qui devient célèbre en apparaissant bien malgré lui dans les rêves des gens. Une renommée soudaine qui va lui exploser au visage.

Méconnaissable, Nicolas Cage est un professeur d’université ennuyeux qui va être propulsé bien malgré lui dans la sphère médiatique. © Frenetic Films

9 janvier 2024 à 09:25

Il y a des films qui, sur le papier, sont remplis de promesses. Dans Dream Scenario, Nicolas Cage est Paul Matthews, un professeur d’université ennuyeux au possible (méconnaissable, chauve et barbu, looké par L.L. Bean) qui devient célèbre du jour au lendemain. Comment? Tout simplement car il apparaît de manière récurrente dans les rêves de milliers de personnes à travers les Etats-Unis.

Tel un phénomène de foire, ce professeur à la carcasse voûtée éternellement drapée dans une parka hivernale fait le tour des plateaux télé et signe des autographes dans la rue. Mais plus les semaines passent, plus ces étranges songes deviennent angoissants: d’abord passif, Paul Matthews devient de plus en plus menaçant. Il va même, toujours dans les rêves, jusqu’à frapper, violer et tuer ses victimes.

Evidemment, notre professeur n’a rien fait pour mériter tout cela… Mais cela n’empêchera pas sa vie de prendre l’eau de toute part: il va perdre sa femme, son job et même devenir un paria. Avant de rebondir, peut-être.

A la Spike Jonze

Sur le papier, donc, Dream Scenario a tout pour devenir un film culte: un acteur principal déjanté dont la carrière est à ce stade devenue un mème, un scénario malin qui aborde d’une manière originale la thématique brûlante de la culture de l’annulation (cancel culture) et un humour résolument noir déglacé au vitriol. C’est déjà pas mal. Mais ça ne fait pas tout…

Certes, l’univers loufoque du long-métrage tient la route et quelques scènes sont mémorables pour leur cruauté jouissive, mais quelque chose coince aux entournures de cette fable surréaliste. Sans jamais être réellement désagréable, le film de Kristoffer Borgli (DRIB, Sick of Myself) manque dramatiquement de punch. Si les séquences oniriques sont assez réussies, elles demeurent relativement peu nombreuses et surtout elles tranchent avec le récit apathique du quotidien de ce pauvre Paul Matthews. On sourit plus qu’on ne rit. Et le film s’enfonce progressivement dans un convenable ennui.

Plastiquement, Dream Scenario n’est pas non plus très beau. Le film est baigné d’une lumière tristounette qui sied au ton dépressif de l’histoire mais qui fait peut-être un peu trop bien son office de chape de plomb. Ajoutez à cela une caméra intranquille qui refuse obstinément de se poser et l’indigestion guette. Reste tout de même un projet original qui se rêve en héritier des films de Spike Jonze (Dans la peau de John Malkovich, Her) et qui remplit à moitié son contrat. Nicolas Cage sauve tout de même l’affaire grâce à son charisme décalé qui fait toujours des merveilles.

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