Cinéma. «Moi, Capitaine» le calvaire de deux jeunes migrants en mer Méditerranée

Le long et difficile périple de deux adolescents sénégalais qui rêvent d’Europe devient la quête d’un héros dans le nouveau film de Matteo Garrone. Ancré par la performance puissante de Seydou Sarr, un jeune musicien très populaire sur TikTok, pour la première fois au cinéma, ce film aborde frontalement le problème des migrants en décrivant les difficultés et les injustices auxquelles ils sont confrontés lorsqu’ils tentent d’atteindre l’Italie par la mer. Sur le papier, c’est un grand changement pour le réalisateur de Dogman et Pinocchio – des fables sombres marquées par un style visuel fort. Mais le réalisme cru de l’histoire de Moi, Capitaine est agrémenté d’artifices typiquement garroniens: des touches de réalisme magique, des décors théâtraux intensément colorés. Ce n’est que vers la fin du film que l’on se rend compte que Matteo Garrone a, une fois de plus, réalisé un conte de fées: l’histoire d’un prince africain orphelin de père qui rencontre et surmonte une série d’épreuves sur le chemin de la réalisation de soi. Une projection unique, vendredi 15 décembre au Cinemotion Rex, à Fribourg (17 h 45), en partenariat avec l’association SOS Méditerranée qui vient en aide aux personnes en détresse en mer. Une discussion aura lieu après le film avec des membres de l’association.