Les Trois Mousquetaires. Milady, une suite réussie

Cette nouvelle adaptation des Trois Mousquetaires d’Alexandre Dumas est sans doute l’un des paris les plus osés du cinéma français en cette année 2023. L’ambition est affichée: redonner du lustre au film de cape et d’épée en modernisant l’action et l’aventure tout en conservant l’esprit des livres d’origine ainsi qu’une certaine idée du divertissement populaire. Sorti en début d’année, Les Trois Mousquetaires: D’Artagnan avait réussi sa mission, rassemblant plus de trois millions de spectateurs dans les salles hexagonales. Il est l’heure maintenant de boucler l’affaire avec Les Trois Mousquetaires: Milady, seconde partie du diptyque qui réserve quelques surprises.

Le réalisateur Martin Bourboulon reprend donc ses personnages là où il les avait laissés quelques mois plus tôt et nous rappelle leurs péripéties dans un prologue didactique destiné à ceux qui n’ont pas vu le premier film. Ce nouveau volet offre un temps d’écran substantiel à l’énigmatique Milady de Winter (Eva Green) qui doit pour l’occasion s’associer à d’Artagnan (François Civil) pour retrouver Constance Bonacieux (Lyna Khoudri), qui s’est fait enlever. Athos (Vincent Cassel), Portos (Pio Marmaï) et Aramis (Romain Duris) ont quant à eux rejoint le front, où la guerre fait rage.

Eva Green en vedette

Les ingrédients qui faisaient la réussite du premier opus sont évidemment de retour: narration nerveuse et rythmée, spectacle de rigueur et fidélité au roman. Ses petits défauts aussi: des dialogues un peu récités, surtout entre les mousquetaires, qui semblent toujours chercher le bon mot. Etant donné que le premier film s’est chargé de faire les présentations, cette suite a le champ libre pour déployer son récit. Celui-ci est porté par Eva Green, épatante Milady, espionne trouble entre la France et l’Angleterre. La comédienne parvient même à voler la vedette à ses partenaires encapés grâce à un rôle bien écrit, nuancé et plus profond qu’il n’y paraît. La jeune Lyna Khoudri tire aussi son épingle du jeu dans le fracas des épées.

Cette suite a le champ libre pour déployer son récit, qui réserve quelques surprises

Le traitement des séquences d’action (nombreuses) est identique au premier volet. Martin Bourboulon les filme systématiquement en plan séquence, baladant sa caméra d’un personnage à l’autre au gré des duels. C’est parfois un peu confus, mais cela a le mérite de plonger le spectateur au cœur d’une action trépidante que l’on voit rarement de ce côté de l’Atlantique. En moins de deux heures, cette suite accomplit sa mission: divertir et même un peu plus.

Un film de Martin Bourboulon.
Avec Eva Green, François Civil, Vincent Cassel.
Durée: 1h55
Age: 12/12
A voir à Fribourg, Bulle, Payerne.
Notre avis: 3 étoiles