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Lyna Khoudri danse le lac des signes

Après le succès mondial de Papicha, Mounia Meddour retrouve Lyna Khoudri et les maux de l’Algérie

Lyna Khoudri est Houria, une jeune ballerine qui doit reconstruire sa vie.

28 mars 2023 à 15:06

Temps de lecture : 1 min

Houria » En 2019, la Franco-Algérienne Mounia Meddour a réalisé un petit miracle avec Papicha, un premier film qui est parvenu à toucher un très large public en France, en Suisse et à l’international. Pour son second long-métrage intitulé Houria, la cinéaste retrouve son actrice fétiche Lyna Khoudri – qui, entre-temps, a vu sa carrière exploser et qui sera prochainement à l’affiche des Trois Mousquetaires, futur succès populaire de l’année – et brasse les mêmes thèmes: la jeunesse algérienne, le féminisme et l’espoir d’un changement.

Houria, c’est l’histoire d’une jeune femme destinée à une grande carrière de ballerine mais qui voit son rêve s’écrouler en raison d’une agression brutale qui va l’affecter dans son esprit et dans sa chair. Traumatisée, elle s’enferme dans le mutisme et doit trouver le moyen de reconstruire sa vie. Un chemin long et difficile qui passe par une nouvelle approche de la danse. Un film plus ambitieux que Papicha en matière de mise en scène et qui nous offre un beau portrait de femme doublé d’une chronique lucide de la société algérienne contemporaine. Interview de Mounia Meddour, qui était de passage le week-end dernier à Fribourg pour l’avant-première de son film, projeté à la clôture du Festival international du film de Fribourg (FIFF).


Papicha est un des grands succès de 2019, déjà avec Lyna Khoudri. Houria est presque une suite ou la seconde partie d’un diptyque…

Mounia Meddour: Oui, indirectement il y a une continuité entre les deux films. Papicha parlait des années 1990 et du courage des femmes de cette époque. Houria explore le même territoire mais plus proche de nous. En 2019, la photo d’une ballerine à Alger, lors d’une manifestation contre un cinquième mandat du président Bouteflika, a fait le tour du monde. C’est le point de départ d’Houria.


Les deux films cherchent à explorer la mémoire collective algérienne?

Le contexte de la société algérienne est très dense. Il y a beaucoup d’Algériens qui fuient le pays, il y a des difficultés bureaucratiques et administratives, de nombreuses injustices. C’est une toile de fond nécessaire à explorer pour parler et montrer à quel point ces femmes vivent dans un contexte patriarcal compliqué.

Quel est votre rapport avec la danse et le mouvement?

C’est quelque chose qui est très intéressant au cinéma et en même temps assez compliqué à faire. Un spectacle de danse se vit et se ressent dans sa globalité. Le filmer, c’est finalement le réduire… L’exercice est périlleux. Mais dans mon film, la danse est surtout un prétexte pour parler du contexte politique et social.

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