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Écrans

Louis Garrel, le casse du siècle

Acteur et réalisateur, Louis Garrel séduit avec un thriller maîtrisé à l’humour féroce

Louis Garrel et Noémie Merlant n’en ont pas l’air, mais ils sont en plein braquage d’un camion de caviar (si si).

25 octobre 2022 à 15:50

L’Innocent » Le public connaît bien Louis Garrel, l’acteur, pour ses rôles souvent récompensés (César du meilleur espoir masculin en 2006 pour Les Amants réguliers, Prix Patrick-Dewaere en 2009), pratiquement toujours dans le giron exigeant du cinéma d’auteur. En revanche il connaît moins Louis Garrel le réalisateur, qui sort cette semaine son quatrième long-métrage, résolument taillé pour conquérir le grand public. Les choses pourraient bien changer tant L’Innocent est une plaisante surprise: un thriller de braquage doublé d’une comédie familiale dopé par une réalisation flamboyante et un quatuor de comédiens excellents et qui s’éclatent à l’écran.

Abel (Louis Garrel lui-même) est un trentenaire malheureux comme les pierres depuis que son épouse est morte dans un accident de la route. Ces derniers temps, il se fait en plus du mouron pour sa mère Sylvie (Anouk Grinberg). Cette dernière vient de tomber amoureuse d’un taulard, Michel (Roschdy Zem), et l’épouse alors qu’il sort juste de prison. En pleine panique, Abel demande à sa meilleure amie, l’exubérante Clémence (Noémie Merlant), de l’aider à garder un œil sur ce beau-père au passé trouble et qui semble déjà mener un double jeu. Tout dérape lorsque le jeune homme découvre une arme dans le blouson de cuir de Michel… C’est le départ d’un rocambolesque braquage, orchestré en famille.

A la Brian De Palma

Avec son rythme maîtrisé de bout en bout, ses répliques cinglantes échangées à toute berzingue, ses courses-poursuites haletantes et ses filatures pleines de suspense, L’Innocent tient plus du thriller à la Brian De Palma que du film d’auteur bobo parisien. Derrière la caméra Louis Garrel s’amuse avec des zooms, des écrans partagés qui sentent bon les années 1970 et des cadres franchement réussis. Le tout magnifié par un grain à l’ancienne du plus bel effet.

Une comédie policière intelligente et divertissante

Devant la caméra les comédiens sont en verve et semblent aussi à l’aise dans la comédie pure que dans l’action. Mieux encore, ils se permettent même de faire naître des émotions crédibles lorsque le film aborde par la bande des thématiques lourdes telles que le deuil ou l’enfance sans père. En bon artisan du cinéma, Louis Garrel passe avec brio du rire jouissif aux larmes amères… A la manière d’un Pierre Salvadori (En liberté), le jeune cinéaste livre une comédie policière intelligente et divertissante qui ne prend pas son spectateur pour un imbécile.

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