Logo

Écrans

Cinéma. les robots rêvent-ils d’histoires humaines?

Film d’animation sans paroles, Mon ami robot marque le retour du cinéaste espagnol Pablo Berger. Un film poétique qui offre une réflexion astucieuse sur l’amitié.

Dog vit à Manhattan, il se commande un robot pour tromper la solitude. © Praesens Film

31 décembre 2023 à 20:00

Mon ami robot » Après son étonnante adaptation de Blanche-Neige (Blancanieves, 2012, en noir et blanc et déjà muet) puis le plus classique et moins convaincant Abracadabra en 2017, il est fort agréable de retrouver Pablo Berger en pleine possession de ses moyens. En 101 minutes, sans paroles, par la seule force de ses images animées et d’un méticuleux travail sonore, le cinéaste espagnol réussit une merveilleuse petite fable sur l’amitié. Malgré son titre original (et nom du roman graphique de Sara Varon, dont il est adapté), Robot Dreams n’est pas un prolongement des réflexions philosophiques d’Isaac Asimov ou de Philip K. Dick sur la vie intérieure des automates humanoïdes, et l’auteur ne se demande pas si son robot rêve de moutons électriques.

Le petit être de métal rouillé gisant sur une plage de Coney Island ne songe qu’à retrouver son ami Dog, dont il a été séparé par un grillage et un malheureux coup du destin. Un tragique événement qui va permettre au réalisateur de tirer son film vers une forme de poésie et d’onirisme tout en plaçant un grand nombre de références culturelles qu’il est délicieux de s’amuser à déceler. Mon ami robot n’est cependant pas uniquement ludique, car derrière l’évidente naïveté du dessin, tout en lignes claires, et le caractère un peu enfantin de cet univers peuplé d’animaux anthropomorphes, se cache une très pertinente réflexion sur l’amère beauté des relations humaines, toutes éphémères qu’elles puissent être. Un des sommets de l’animation de l’année.

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus