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Écrans

Critique cinéma. «Les feuilles mortes» renaissent les vibrants espoirs

Deux personnes solitaires se rencontrent par hasard une nuit à Helsinki. © Filmcoopi

19 septembre 2023 à 18:50

Les Feuilles mortes » Si, après L’Autre côté de l’espoir en 2017, le Finlandais Aki Kaurismäki a déclaré avoir songé à arrêter le cinéma par désespoir, c’est finalement mû par le même accablement qu’il a repris la plume et la caméra. Lassé, comme ses personnages qui ne supportent plus la litanie tristement rébarbative des nouvelles du monde et qui changent de fréquence radio pour y échapper, le cinéaste a donc imaginé une histoire dans laquelle l’amour, la fraternité ou le simple souci d’autrui ne pourraient être que les seuls remèdes à la morosité ambiante. Peut-être s’est-il également projeté lui-même dans cette amourette contrariée entre une femme invisible aux yeux de tous mais ultime étincelle pour ceux troublés d’un alcoolique déprimé par sa propre consommation?

Evidemment, le cinéma de Aki Kaurismäki (Au loin s’en vont les nuages, L’Homme sans passé) ne fait jamais vraiment grimper aux rideaux, mais sa petite poésie dépressive et unique, son penchant pour les marginaux, son aversion pour toute forme d’autorité et son obsession à vouloir célébrer le cinéma dans tous les coins de ses modestes (pour ne pas dire piteux) décors, redorent le blason du monde. Son œuvre est si touchante et sincère qu’elle a déteint sur ses interprètes (Alma Pöysti, Jussi Vatanen) et qu’elle a apparemment même touché les nantis du dernier Festival de Cannes qui lui ont décerné leur Prix du Jury.

Si un tel cinéma est possible, c’est déjà une bonne nouvelle, s’il pouvait rencontrer le succès, ce serait encore mieux.

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