Logo

Écrans

Cinéma. Le début d’un deuil et la fin d’une époque dans le nouveau film de Marco Bellocchio

Marco Bellocchio raconte à la fois la petite et la grande Histoire. © Agora Film

31 octobre 2023 à 14:20

L’Enlèvement » Le récit et les enjeux dramatiques de ce nouveau long-métrage du cinéaste italien Marco Bellocchio, souvent enclin à illustrer et questionner l’Histoire de son pays comme dans Buongiorno, notte sur l’enlèvement d’Aldo Mauro par les Brigades rouges ou Le Traître, traitant d’un mafioso repenti, sont si riches, denses et complexes qu’il semble difficile de les résumer en quelques lignes. Au XIXe siècle, alors que L’Eglise toute-puissante commence à vaciller, Edgardo Mortara, 6 ans et enfant juif d’une famille nombreuse, baptisé à son insu par une nourrice aveuglée par les dogmes catholiques et l’argent, va être enlevé par l’Inquisition et devenir chair à christianiser, puis symbole de pouvoir de l’état pontifical de l’intraitable Pie IX.

Le cinéaste a encore une fois la volonté de raconter la petite et la grande Histoire. Ce qu’il fait d’ailleurs brillamment lors des nombreux montages parallèles entre les scènes de la famille endeuillée et celles de l’endoctrinement religieux du jeune kidnappé. Pourtant, même si L’Enlèvement (Rapito) reste un très bon film, il n’est malheureusement pas non plus la grande fresque historique qu’il aurait pu être. La faute justement à la volonté du cinéaste de courir plein de lièvres à la fois. Perte de l’innocence, endoctrinement religieux, «deuil»… Les thématiques sont sûrement trop nombreuses pour être toutes suffisamment approfondies. Mais le film ne devrait malgré tout ne pas avoir de peine à éveiller quelques «bonnes» consciences.

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus