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Écrans

Le 76e Festival de Cannes s'ouvre à de nouveaux horizons

Alors que la rue gronde en France, le 76e Festival de Cannes entre en scène, du 16 au 27 mai. Cette année toutefois il élargit son horizon

Très attendu sur la Croisette grâce à son casting cinq étoiles, Asteroid City de Wes Anderson nous fait découvrir une communauté d’astronomes dans le désert américain.

12 mai 2023 à 18:27

Cinéma » Alors que la crise politique et sociale agite la France depuis de nombreuses semaines – personne n’a pu échapper à l’onde de choc générée par la réforme des retraites dans l’Hexagone – le 76e Festival de Cannes s’apprête à faire défiler, du 16 au 27 mai, les vedettes du septième art sur son tapis rouge. Presque comme si de rien n’était. Le rendez-vous cannois attend en effet la venue d’une pléiade de célébrités telles que Scarlett Johansson, Tom Hanks, Leonardo DiCaprio, Robert De Niro, Margot Robbie, Natalie Portman ou encore Harrison Ford. Si cet étalage de paillettes tombe forcément un peu en porte-à-faux avec une actualité chauffée à blanc, la sélection officielle, elle, témoigne d’une volonté d’ouverture au monde réjouissante: films venus de pays mal représentés, une plus grande parité homme-femme (un reproche récurrent adressé au festival) ainsi que des œuvres qui résonnent avec les mouvements sociaux de notre temps.

Diversité

Rarement le Festival de Cannes n’aura été aussi connecté au monde. Le continent africain, notamment, est bien représenté avec les nouveaux films de la Tunisienne Kaouther Ben Hania – membre du Jury du Festival international de films de Fribourg en 2018, pour la petite histoire – et de la Sénégalaise Ramata-Toulaye Sy dans la Compétition officielle. La section Un certain regard, consacrée au nouveau cinéma aventureux, montrera en outre des longs-métrages de cinéastes venus du Maroc, de la République démocratique du Congo ou encore du Soudan.

Parité

Où sont les réalisatrices? La question a souvent été assénée au Festival de Cannes… Avec sept cinéastes femmes en compétition pour la Palme d’or – sur un total de dix-neuf films – c’est un nouveau record qui tombe. En 2022 elles étaient cinq sur une vingtaine de films. Outre les deux réalisatrices citées ci-dessus, la Compétition officielle affiche les nouveaux longs-métrages de Jessica Hausner, Catherine Breillat, Justine Triet, Catherine Corsini et Alice Rohrwacher. Dans toute l’histoire du festival, seules deux réalisatrices ont remporté la palme: la Néo-Zélandaise Jane Campion avec La leçon de piano (1993) et la Française Julia Ducournau pour Titane (2021). «Ça ne suffit toujours pas, on adorerait arriver un jour à la parité. Néanmoins, on salue le fait que les choses évoluent et on a envie de croire que c’est annonciateur d’un changement sur le long terme», écrit dans un communiqué le collectif 50/50, une association qui promeut l’égalité des femmes et des hommes dans le cinéma.

Polémiques

Les petits pas du festival vers la représentation d’un cinéma moins unilatéralement blanc et masculin ne le mettent toutefois pas à l’abri des polémiques. Le film Le retour de Catherine Corsini n’a encore été vu par personne mais il a déjà fait beaucoup de bruit. En cause: une séquence d’intimité sans doublure tournée par la protagoniste alors qu’elle n’était âgée que de 15 ans et demi. La presse française avait en outre fait état de soupçons de harcèlement sexuel sur le tournage. Aucune plainte n’ayant été déposée contre la réalisatrice ni la production, le Festival de Cannes a finalement maintenu Le retour dans sa sélection. Egalement présentée à Cannes hors compétition, la sulfureuse série The Idol, avec Lily-Rose Depp et The Weeknd, a aussi fait parler d’elle après qu’une partie de l’équipe s’est désolidarisée en accusant la série de promouvoir la culture du viol. Enfin, quelques dents grincent également face au choix du film d’ouverture Jeanne du Barry de Maïwenn qui marque le retour au premier plan de Johnny Depp un an après sont très controversé et médiatique acquittement. Pour rappel, l’acteur était accusé de violences conjugales par son ex-femme Amber Heard.

Cinéastes

La sélection officielle fait cette année la part belle aux cinéastes émergents mais elle n’oublie pas de réserver quelques sièges pour ceux qui ont fait la légende de la Croisette. On trouve notamment de nombreux réalisateurs déjà palmés tels que Hirokazu Kore-eda, Nuri Bilge Ceylan, le toujours vert Ken Loach, Nanni Moretti, l’increvable Wim Wenders ou l’inamovible Martin Scorsese. Ce dernier est notamment attendu de pied ferme avec son film Killers of The Flower Moon, adapté d’un livre du journaliste américain David Grann, sur une série de meurtres dont a été victime la communauté indienne Osage dans les années 1920 dans l’Etat de l’Oklahoma. Un fait divers dont s’est emparé à l’époque le Federal Bureau of Investigation (FBI) nouvellement créé. Particularité de ce nouveau Scorsese: il rassemble pour la première fois à l’écran les deux acteurs fétiches du maître, Leonardo DiCaprio et Robert De Niro.

Premières

Caisse de résonance planétaire pour le cinéma hollywoodien, le Festival de Cannes peut se vanter d’avoir cette année un bon nombre de premières très attendues par le public. Parmi elles on retrouve, entre autres, Indiana Jones et le cadran de la destinée de James Mangold, Cinquième opus d’une saga entamée en 1981 et toujours avec Harrison Ford, Elémentaire, le nouveau film d’animation des studios Pixar, Asteroid City, la nouvelle folie visuelle de l’iconoclaste Wes Anderson et son casting de fou furieux (Margot Robbie, Scarlett Johansson, Steve Carell, Tom Hanks, Adrien Brody, Jason Schwartzman…) ou encore Strange Way of Life de l’Espagnol Pedro Almodovar avec Ethan Hawke et Pedro Pascal dans les rôles principaux.

Deneuve à l’affiche

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