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«La Ligne», un film qui cherche à «comprendre» la violence

La réalisatrice suisse Ursula Meier signe avec La Ligne un drame sensible avec Valeria Bruni Tedeschi 


Raphaël Kadishi

Raphaël Kadishi

10 janvier 2023 à 13:11

Temps de lecture : 1 min

La Ligne » La Ligne s’ouvre sur une scène étonnante. Sur fond de musique classique, une dispute familiale dégénère. Une jeune femme au regard intense et aux cheveux courts gifle si violemment sa mère que celle-ci chute. Sa tête heurte les touches du piano à queue qui trône au milieu du salon. Dès les premières secondes, le nouveau film d’Ursula Meier met ainsi la violence, la famille et l’art au centre. On ne saura jamais pourquoi Margaret, jouée par Stéphanie Blanchoud, incandescente, frappe sa mère (Valeria Bruni Tedeschi). Mais on devine que certaines tensions familiales sont liées à la carrière avortée de la mère qui était une pianiste talentueuse.

Après la dispute, Margaret doit se soumettre à une mesure d’éloignement. Interdiction de s’approcher à moins de 100 mètres de la maison familiale. Mais elle est attirée par son foyer. C’est sa petite sœur de douze ans qui fait tout pour la raisonner. La fille va jusqu’à peindre une ligne au sol qui représente le périmètre lié à la mesure d’éloignement.

Après notamment Home (2008) et L’Enfant d’en haut (2012), Ursula Meier confirme avec ce long-métrage poétique et conceptuel son talent pour mettre en scène des récits qui évoquent la complexité de la nature humaine. Avec La Ligne, tournée dans la grisaille hivernale du Chablais suisse, Ursula Meier ne cherche pas à divertir son spectateur mais à stimuler sa réflexion en partageant avec lui une œuvre d’art authentique et belle. La Liberté a rencontré Ursula Meier à la Berlinale 2022, où le film était sélectionné en compétition. La cinéaste sera de passage ce vendredi à Bulle (Prado, 18 h) et à Fribourg (Rex, 20 h 15) pour rencontrer le public.

Vous avez tourné La Ligne durant le Covid. Quels souvenirs en gardez-vous?

Ursula Meier: Le tournage était prévu pour février-mars 2020 et nous avons dû le repousser d’un an, à fin janvier 2021. La pandémie n’était pas terminée. Pour les costumes et la déco, c’était compliqué car les magasins non essentiels étaient fermés. La pandémie a ajouté une série de contraintes.

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