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Écrans

Jan Kounen, retour ronflant

Vincent Lindon et François Damiens forment un duo improbable dans Mon cousin


29 septembre 2020 à 14:39

Mon cousin » Absent du grand écran depuis 11 ans, Jan Kounen revient avec un film intrigant et que personne n’a vu venir. Le réalisateur survolté et déjanté – à qui l’on doit, entre autres, Vibroboy et Doberman – ne fait pas son retour avec un film de genre mais bel et bien sur le terrain archifamilier de la comédie populaire. Il convie un duo improbable de têtes d’affiche composé de Vincent Lindon et François Damiens. Autant dire qu’on est loin de la violence exaltée de ses œuvres de jeunesse ou de l’acidité de 99 francs, adaptation sous amphétamines d’un livre de Frédéric Beigbeder.

Non, ici les modèles sont carrément Le Corniaud avec Louis de Funès et Bourvil ou L’emmerdeur avec Lino Ventura et Jacques Brel. Comment l’univers quelque peu iconoclaste et visuellement azimuté de Jan Kounen va-t-il se marier avec les codes de la comédie de potes? C’est là tout l’enjeu de ce film surprenant.

Comme un goût de bouchon

Pierre (Vincent Lindon) dirige d’une main de fer une grande entreprise familiale, le Groupe Pastié, active dans le négoce de grands crus classés. Ce PDG qui «pèse un milliard» délaisse forcément sa femme et ses enfants au profit de son travail qui occupe tout son temps. Afin de finaliser un important contrat, Pierre a besoin de la signature de son cousin Adrien (François Damiens), qui détient 18% du capital. Hélas, Adrien est un homme fragile, instable, excessif et qui par-dessus tout admire la réussite de Pierre. Un véritable boulet de première catégorie qui va décider de s’impliquer dans la vie de l’entreprise, faisant souffler dans ses grands bureaux froids un vent de folie. Une tempête dont se serait bien passé Pierre qui n’a d’autre choix que de subir la présence envahissante de cet encombrant cousin.

Dès les premières minutes, on sent que ce film au synopsis un peu générique n’est pas tombé entre les mains de n’importe qui. On retrouve quelques mouvements de caméra et autres effets psychédéliques qui sont la marque de fabrique du réalisateur de Blueberry. Un peu plus tard, ce sont deux autres grands cinglés du cinéma français qui font une petite apparition dans un centre hospitalier psychiatrique: Gaspar Noé et Albert Dupontel. On se dit alors que le film va prendre son envol et jouer les poils à gratter sur le circuit ronronnant de la comédie franchouillarde.

Restent les numéros d’acteurs

Hélas, le soufflé retombe un peu vite et les belles promesses s’évanouissent dans un scénario ronflant. Si on reste très loin d’un fiasco complet façon Le Lion, avec Dany Boon et Philippe Katerine, ou Le Boulet avec Benoît Poelvoorde et Gérard Lanvin, le film ne trouve jamais vraiment le bon rythme, ni le ton adéquat. Restent les numéros d’acteurs de Vincent Lindon et François Damiens qui font parfois mouche. Mon cousin tente également de s’aventurer (un peu) sur la fin vers la comédie dramatique en distillant une certaine mélancolie et en tenant un discours empesé sur les valeurs de la société et le monde du travail. Mais c’est trop tard.


Mon cousin

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