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De l'action et du fun, le nouvel opus de «Mission. Impossible» ne rate pas sa cible

Plus grandiose que jamais, le nouveau Mission: Impossible, Dead Reckoning assure le spectacle.


Patrick Biolley

Patrick Biolley

11 juillet 2023 à 15:18

Mission: Impossible 7 » Il y a six mois exactement, la Paramount créait l’événement en postant sur YouTube une vidéo d’une dizaine de minutes intitulée «La plus grande cascade de l’Histoire du cinéma», en toute humilité. Premier avant-goût du nouvel épisode de la saga Mission: Impossible, cette «featurette» – pour employer la langue d’Ethan Hunt – livrait les dessous d’une cascade absolument dantesque qui voit l’inusable Tom Cruise (61 ans tout de même) foncer à toute blinde sur une crête rocheuse, quelque part en Norvège, et se jeter dans le vide à moto avant d’effectuer une chute libre et finalement d’ouvrir son parachute à la dernière minute. Et cela au bas mot six fois de suite.

Quatorze millions de vues plus tard, le nouvel opus Mission: Impossible, Dead Reckoning Part 1 est enfin sur les écrans et le moins que l’on puisse écrire est que la saga mi-action mi-espionnage ne semble pas vouloir lever le pied, à l’instar de sa vedette principale. Comme son titre l’indique, ce nouveau film est la première partie d’un diptyque dont le cahier des charges est limpide: faire plus fort et plus spectaculaire que les épisodes précédents, notamment le tonitruant Mission Impossible: Fallout, sorti en 2018 et ayant rapporté près de 800 millions de dollars pour un investissement de 178 millions. Pour s’assurer un spectacle à la hauteur des attentes, le budget de ce Dead Reckoning première partie a évidemment été revu à la hausse. Et pas qu’un peu: 290 millions de dollars (257 millions de francs). Suffisant pour en mettre plein la vue aux spectateurs?

Action sans relâche

Côté scénario le réalisateur et scénariste Chrisotpher McQuarrie a élaboré une machination à l’échelle planétaire sur les traces d’une intelligence artificielle ayant pris la tangente. Désormais autonome, cette entité informatique efface petit à petit les données sensibles des gouvernements. Ces derniers s’empressent de ressortir leurs vieux appareils analogiques pour sauvegarder à l’ancienne ce qui peut encore l’être. En parallèle, les Etats se livrent une course sans pitié pour mettre la main sur une clef qui permettrait de prendre le contrôle de ladite entité, afin d’en faire une arme. Au milieu, Ethan Hunt (Tom Cruise) et son équipe habituelle (Rebecca Ferguson, Ving Rhames et Simon Pegg) démêlent les fils du mystère et vont de surprises en trahisons. Ils embarquent même une nouvelle recrue, l’excellente Hayley Atwell (la Peggy Carter de l’univers Marvel) qui interprète une pickpocket virtuose.

 

 

Cette histoire résolument contemporaine et qui surfe sur les craintes générées par l’essor de ChatGPT, Dall-E et Midjourney, laisse entrevoir des pistes narratives excitantes même si, à ce stade des événements, elles restent encore sous-exploitées. Car dans cette première partie, Dead Reckoning mise avant tout sur une action sans relâche. Fusillades, courses-poursuites dans les rues de Rome, filatures dans un aéroport, mission de sauvetage en plein désert lors d’une tempête de sable… Rien n’est épargné à nos héros. Le réalisateur Christopher McQuarrie est passé maître dans l’art de mettre en scène ces péripéties et le spectateur a la sensation permanente d’être projeté au cœur de l’action, tout en gardant une vue d’ensemble de ces situations rocambolesques. Il suffit pour s’en convaincre de regarder la séquence sur le toit de l’Orient Express et de la comparer avec la scène du train dans le dernier Indiana Jones et le cadran de la destinée: Les deux films ne boxent vraiment pas dans la même catégorie. Harrison Ford en mange son chapeau.

Des petits détails

Autre détail qui ravira les fans de la franchise, Dead Reckoning prend la peine de recoller les morceaux avec les épisodes précédents, y compris le tout premier Mission: Impossible de Brian De Palma, en 1996. Le directeur de la photographie Fraser Taggart fait aussi tout son possible pour atténuer les coutures et insérer ce nouvel opus dans une mythologie forte de sept longs-métrages. Ce sont des broutilles en comparaison du gigantisme de l’aventure mais leur accumulation témoigne d’une envie de bien faire les choses. Les effets spéciaux suivent la même ligne: Si certaines séquences virent carrément à la captation des prouesses de Tom Cruise, elles sont toujours sublimées d’effets numériques quasi invisibles qui décuplent leur impact.

Finalement Mission: Impossible, Dead Reckoning Part 1 est bel et bien le blockbuster imparable de l’été. Bien sûr on pourra regretter quelques anicroches comme ces sous-mariniers russes qui parlent anglais avec l’accent de Crimée ou ces dialogues maladroits débordant de jargon d’espionnage… Mais elles ne pèsent pas bien lourd dans une balance écrasée par les morceaux de bravoure et les chorégraphies millimétrées. Sans oublier le plus important pour un blockbuster: le fun!

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