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Écrans

Il était une fois à Brooklyn

Un documentaire Netflix raconte l’histoire passionnante du rappeur The Notorious B.I.G.

Christopher Wallace alias The Notorious B.I.G. (à g.) avec 50 Grand, le DJ qui l’a poussé à quitter la rue pour la musique.

2 mars 2021 à 13:47

Biggie, I Got a Story to Tell » C’est une tragédie américaine taillée pour le cinéma. C’est l’histoire de l’ascension d’un petit gars des bas-fonds de Brooklyn et qui va atteindre une gloire et une reconnaissance internationale avant d’être brutalement assassiné par balles à l’âge de 24 ans, à Los Angeles en 1997. Son nom: Christopher Wallace, alias le rappeur The Notorious B.I.G., Biggie Smalls pour les intimes… Un génie de la rime depuis longtemps adoubé par l’intelligentsia musicale états-unienne et intronisé au Rock and Roll Hall of Fame en novembre 2020, le panthéon de la musique américaine.

Aujourd’hui, Netflix sort un passionnant documentaire consacré à cet artiste hors norme, réalisé par Emmett Malloy, clippeur qui a officié pour les plus grands (Metallica, Foo Fighters) et qui s’est déjà fendu de plusieurs documentaires consacrés à des musiciens: The White Stripes ou Oasis. Mais le bonhomme est aussi un excellent conteur, comme le prouve son film de fiction The Tribes of Palos Verdes (2017). Et ce sens de l’histoire crève l’écran dans ce bien nommé Biggie, I Got a Story to Tell.

Un choix audacieux

Déjà adaptée au cinéma en 2009 dans Notorious, sous la forme d’une fiction racoleuse et opportuniste espérant réitérer le succès planétaire de 8 Mile, avec Eminem, la vie de Christopher Wallace n’avait pas encore reçu un traitement à la hauteur. C’est désormais chose faite avec ce nouveau documentaire qui fait à peu près tout juste. A commencer par le choix audacieux, et payant, de croire que la transition de Biggie de jeune dealer de crack sur Fulton Street dans les années Reagan à vedette du hip-hop dans les années 1990 est plus intéressante que sa disparition brutale déjà largement documentée par les tabloïds.

On ne croise d’ailleurs que peu de vedettes dans ce film, à part le producteur Sean Combs, alias Puff Daddy, ou la chanteuse R’n’B Faith Evans, la veuve de Wallace. Tous les autres intervenants sont des amis d’enfance et des gens qui ont côtoyé le rappeur dans ses années formatives. Il y a ceux qui lui ont montré comment faire de l’argent facilement dans la rue et ceux qui ont décelé son talent précoce et l’ont encouragé vers une rédemption musicale. On découvre notamment des pans jusqu’ici peu connus de la vie du rappeur, notamment sa connivence avec son voisin et mentor, le saxophoniste de jazz Donald Harrison, qui emmenait le jeune Biggie au MoMA pour découvrir Picasso ou Jean-Michel Basquiat, un autre enfant de Brooklyn. Ensemble, ils travaillaient la diction et les schémas de rimes en émulant vocalement les rythmes mélodiques du batteur Max Roach, pionnier du be-bop.

Des images inédites

Mais la qualité de Biggie, I Got a Story to Tell ne se résume pas à la personnalité éclatante de son protagoniste, timide dans la vie et d’une confiance absolue derrière un micro. La réussite de l’entreprise doit aussi beaucoup à la qualité des images inédites proposées. Le réalisateur a mis la main sur des heures d’enregistrements encore jamais diffusés et captés à l’époque sur VHS par les proches du rappeur, notamment son DJ 50 Grand et son premier producteur Calvin LeBrun, plus connu sous le nom de Mister Cee.

On y découvre des interviews mais aussi des moments intimes de l’artiste avec sa mère Voletta Wallace ou dans les coulisses hédonistes de ses très lucratives tournées. En creux se dessine également un beau portrait de la ville de New York à une époque disparue où l’on ne se promenait pas dans les quartiers de Bedford-Stuyvesant ou de Brownsville comme on traverse le Disneyland d’aujourd’hui.

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