Logo

Écrans

Close. enterrement de vies de garçons

Après le viscéral Girl, Lukas Dhont revient avec une chronique adolescente poignante

Pour son premier rôle au cinéma, Eden Dambrine (au centre) trouve le ton juste.

8 novembre 2022 à 13:18

Close » Avec son premier film Girl (2018), le jeune réalisateur belge Lukas Dhont avait mis presque tout le monde d’accord, remportant de nombreux prix dans des festivals (Caméra d’or à Cannes) et fédérant aussi un large public. Son portrait naturaliste d’une jeune fille transgenre dans le milieu de la danse avait vu juste grâce à une mise en scène aussi intelligente que viscérale. Vient aujourd’hui l’heure de découvrir un second long-métrage, Close, chronique d’une amitié adolescente qui reprend plus ou moins les mêmes ingrédients que son prédécesseur.

C’est l’été, dans une campagne belge baignée par la lumière blanche du soleil qui caresse les champs de blé. Léo (Eden Dambrine) et Rémi (Gustav de Waele), deux inséparables garçons à l’aube de l’adolescence, vivent une amitié fusionnelle. Ils dorment souvent l’un chez l’autre, font du hockey sur glace ensemble, etc. Vient l’heure de la rentrée scolaire et cette relation exclusive passe mal auprès de certains autres ados qui ne perdent pas de temps avant de s’en prendre à eux avec des injures homophobes ou sexistes. Léo marque un temps d’arrêt et prend ses distances pour ne plus subir de moqueries. Tout bascule lorsque Rémi met fin à ses jours.

Récit d’une culpabilité

Close capte les remous de l’adolescence avec une troublante justesse

Explorateur attentif de l’intimité adolescente et du spleen inhérent à cet âge charnière de la vie, Lukas Dhont fait à nouveau le bon choix de casting pour incarner ses personnages. Le jeune danseur Victor Polster impressionnait dans Girl, le duo formé par Eden Dambrine et Gustav de Waele – leur tout premier long-métrage – crève l’écran dans Close. C’est tout d’abord le difficile apprentissage des codes de la masculinité qui est au centre de l’histoire avant que celle-ci ne devienne le récit d’une culpabilité, celle de Léo, impossible à porter. Eden Dambrine apporte douceur et subtilité à ce garçon confus et littéralement perdu. Quelques excellents seconds rôles complètent le tableau, notamment Emilie Dequenne et Léa Drucker.

Avec une caméra énergique, volontiers portée à l’épaule, Close capte les remous de l’adolescence avec une troublante justesse. On pourra toutefois reprocher au jeune cinéaste quelques lieux communs, comme celui de toujours filmer ses personnages courant dans les champs ou son emploi systématique d’une musique chargée en violons venant surligner les émotions. De petits défauts qui ne gâchent pourtant pas cet enterrement de vies de garçons, long-métrage émouvant et délicat sur le poids des non-dits.

Ce contenu provient de notre ancien site web. Il est possible que sa mise en page ne soit pas idéale. En savoir plus