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«Last Dance». de la comédie pour parler de la perte d’un être cher

Dans Last Dance, le comédien est un veuf qui se reconstruit grâce à la danse contemporaine

François Berléand donne tout dans ce rôle de veuf qui se reconstruit à travers la danse.

31 janvier 2023 à 14:31

Temps de lecture : 1 min

Last Dance » Germain est un retraité aisé qui passe ses jours en mode mineur. Depuis son accident cardiaque, il est devenu ontemplatif et se la coule douce en cultivant une certaine misanthropie. Tout le contraire de son épouse, Lise, qui partage sa vie depuis 50 ans et qui, elle, multiplie les tâches ménagères, les engagements bénévoles et s’investit de surcroît dans une troupe de danse contemporaine. Mais le jour où Lise décède subitement, le monde s’écroule pour Germain. Ses enfants régentent son quotidien et l’asphyxient d’une attention dont le retraité se passerait bien. Mais Germain a la tête ailleurs: pour honorer une promesse faite à sa femme, il s’engage lui aussi dans la fameuse troupe de danse contemporaine, bien qu’il n’y connaisse rien.

Parler de la perte d’un être cher sur le ton de la comédie, c’est le pari de Last Dance, film à l’humour subtil réalisé par la Suissesse établie en Belgique Delphine Lehericey (Le Milieu de l’horizon). Portrait touchant et réaliste d’un septuagénaire qui va trouver en lui des ressources insoupçonnées pour faire son deuil, Last Dance repose grandement sur la performance de François Berléand. Le comédien français convainc et compose un personnage nuancé, prouvant qu’il y a une place pour les seniors sur le grand écran. En outre, le long-métrage propose un dialogue intéressant entre le cinéma et la danse, notamment grâce à la présence de la chorégraphe helvetico-espagnole La Ribot (Maria Ribot) dans son propre rôle. Rencontre avec la cinéaste Delphine Lehericey.

Votre film aborde le thème du deuil mais de manière légère. Peut-on parler d’une comédie dramatique?

Delphine Lehericey: Je le vois plutôt comme un drame comique. Le film commence par un drame, un septuagénaire qui perd sa femme brutalement. J’ai écrit le film durant le confinement et je me suis dit qu’il fallait proposer au public un peu de légereté, donc l’idée d’un sujet dramatique traité de manière comique m’a parlé.

Cette famille surprotectrice qui étouffe votre héros, c’est du vécu?

Je connais l’angoisse de mes parents par rapport à mes grands-parents qui sont toujours en vie… J’ai un petit peu forcé le trait pour tirer des fils de comédie mais le fonds est là. La famille est une source presque inépuisable de situations drôles. Je trouve qu’au nom de l’amour familial on exagère et on se fait beaucoup de mal. J’espère que je ne serai pas comme ça avec mes parents. Parfois j’ai l’impression qu’on oublie un peu que les personnes âgées sont des adultes comme les autres qui ont le droit d’être qui ils veulent. L’humour est une arme très intéressante pour aborder ces sujets.

Comment avez-vous travaillé avec La Ribot, chorégraphe qui joue son propre rôle, et comment avez-vous traduit l’énergie de la danse contemporaine à l’écran?

J’avais envie que la danse contemporaine ne soit pas quelque chose d’inaccessible. Je voulais la vulgariser et en faire une critique mais surtout sans me moquer. J’aime les gens généreux et les rencontres. J’avais besoin de quelqu’un qui puisse amener cet état d’esprit positif et La Ribot s’est vite imposée. Je l’ai laissé être elle-même et ce qu’elle apporte au film est assez remarquable.

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