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Écrans

Priscilla. Dans l’ombre d’Elvis Presley

Après Elvis de Baz Luhrmann, Sofia Coppola s’attaque, elle aussi, à la figure du King. Elle choisit de brosser le portrait de son épouse dans Priscilla, un récit d’émancipation.

Priscilla dessine en creux, le portrait d'Elvis Presley. © Filmcoopi

25 décembre 2023 à 15:35

Cinéma » Après le récent Elvis, centré sur la relation toxique entre Elvis Presley et son manager, Priscilla apparaît comme une forme de contrepoint au film de Baz Luhrmann. Après le baroque et la frénésie, place à la contemplation et la mélancolie. Basé sur les mémoires de Priscilla Presley (Elvis et moi, éd. J’ai Lu), produit entre autres par celle-ci, ce nouveau film de Sofia Coppola donne donc la parole à l’ex-femme du King.

Concentré uniquement sur la période allant de sa rencontre, à l’adolescence, avec le déjà immensément célèbre Elvis jusqu’à leur séparation en 1972, narrée de son point de vue, Priscilla dessine pourtant aussi, en négatif, le portrait de son mari. Un homme qui va s’avérer, dans l’intimité, moins idéal que son image publique et les yeux enamourés de la naïve jeune femme pouvaient le faire penser. Entre l’enfermement, le sentiment d’abandon, la solitude ou la difficulté de vivre dans l’ombre d’une forte personnalité, Sofia Coppola retrouve des thèmes qui, de Virgin Suicides à Les Proies en passant par Lost in Translation ou Marie-Antoinette, ont constamment nervé et nourri ses œuvres.

Elle filme son actrice Cailee Spaeny, qui excelle à montrer l’effacement et la soumission puis le désir d’émancipation, comme un chat s’ennuyant dans sa luxueuse cage dorée, et use de longs plans fixes et d’inserts souvent inanimés. Il faut remercier la cinéaste d’avoir préféré le récit d’une émancipation réussie plutôt que la carte, tentante et en vogue, du déboulonnage de statue.

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