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Cinéma. Comédie rurale et adolescente, Super Bourrés est la bonne surprise de la rentrée

Pierre Gommé (Janus) et Nina Poletto (Sam) forment un duo juvénile qui a carrément le sens du rythme comique. © Sister Distribution

29 août 2023 à 15:25

Super bourrés » Les décors ruraux et les traditions locales semblent être le nouveau sillon labouré par la comédie française, qui n’hésite plus à quitter la grisaille de la capitale pour s’aventurer dans les régions. Parfois ces films tombent dans les stéréotypes les plus rebattus (Les Déguns) mais il n’est pas exclu de tomber sur des pépites (Les Folies fermières). Cette fois-ci, le public prend la direction des grands espaces du Sud-Ouest, sous un cagnard estival qui invite à la sieste.


Janus (Pierre Gommé, vu dans Apaches ou la série 3615 Monique) et Sam (Nina Poletto, dont c’est le premier rôle) seront nos guides dans cette comédie adolescente drôle et attachante signée Bastien Milheau, à ranger quelque part entre l’humour potache des Beaux Gosses de Riad Sattouf et le cinéma bienveillant de Mélanie Auffret (Roxane, Les Petites victoires).

Au-delà de l’humour à deux pour mille, Super bourrés distille son récit en finesse

Entre aventure feel-good et quête d’identité adolescente, Super bourrés nous raconte comment deux lycéens découvrent par hasard une étrange machine enfouie sous les toiles d’araignées dans une vieille cave. Il s’agit d’un alambic appartenant au grand-père, bouilleur de cru de son état, mais dont l’activité a été reniée par la famille à la suite d’un tragique accident de la route impliquant de l’alcool et un platane. Janus et Sam se mettent en tête de relancer la production grâce aux prunes de la seconde, histoire d’abreuver en tord-boyaux leurs potes lors de la fête de fin des cours.

Humour et observations

Mais au-delà de l’humour à deux pour mille, Super bourrés distille son récit en finesse. Janus aspire à quitter sa région et rêve d’études à Paris tandis que Sam, elle, est bien ancrée dans les traditions et ne s’imagine pas pouvoir faire autre chose que travailler avec son père agriculteur. On est bien dans un décor pittoresque avec les accents chantants de rigueur, mais le film de Bastien Milheau aborde assez habilement des thématiques plus universelles telles que le poids de l’héritage familial ou la découverte des sentiments.

On reste toutefois toujours dans le registre de la comédie, et cette dernière se montre relevée. Le duo formé par Pierre Gommé et Nina Poletto (surtout ne pas manquer son imitation de la cuisinière Maïté!) fonctionne à merveille et trouve presque à chaque fois le bon rythme comique. Pour ne rien gâcher, le petit village ensoleillé est peuplé de personnages secondaires qui valent le détour: le très drôle Vincent Moscato, la pince-sans-rire Barbara Schultz ou l’inénarrable Jean Lassalle. Le tout compose un film sans prétention qui mélange avec bonheur humour et observations sociales.

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