Cinéma. Ama Gloria, la quête d’un amour simple

Ama Gloria » Tout le monde a encore en mémoire son vibrant Party Girl (2014), qui suivait les aventures d’une flamboyante sexagénaire travaillant dans un cabaret de nuit, mais cette fois-ci, la cinéaste Marie Amachoukeli se lance dans une belle histoire d’amour. Son film Ama Gloria nous dévoile la relation entre une petite fille malvoyante – ou plutôt qui ne voit pas trop clair – et sa nounou, la Gloria du titre, originaire du Cap-Vert. Cette dernière, à l’instar de sa petite protégée ne semble pas comprendre non plus son parcours en France. A la suite du décès de sa mère, la nounou décide de quitter l’Ile-de-France pour construire un hôtel près de la mer, laissant la petite Cléo dans le désarroi le plus profond.

Ama Gloria est un film simple et humaniste qui explore la relation quasi-filiale entre une nourrice et une enfant. La réalisatrice, Marie Amachoukeli, a eu la bonne idée de ne pas chercher à créer des effets spectaculaires et encore moins à susciter la pitié. La caméra et la mise en scène lumineuse sont avant tout destinées à mettre en avant la vie de Cléo et la force maternelle de Gloria.

Marie Amachoukeli, qui avait déjà fait preuve d’un grand talent narratif avec Party Girl, met en scène ici Louise Mauroy-Panzani, une petite fille de six ans, avec une grande conviction. La jeune actrice semble se fondre complètement dans son personnage, investie dans cette relation avec sa nounou comme si sa vie future en dépendait. La direction d’acteur est même parfois si réussie qu’on se demande comment la cinéaste a pu tirer de telles émotions de sa très jeune comédienne qui vaut à elle seule le déplacement.

Enfance merveilleuse

Aux côtés de la jeune actrice, la comédienne plus âgée, Ilça Moreno Zego, brille également. Elle incarne une femme arrivée en France par la mer, incapable de trouver un équilibre entre son pays d’accueil et celui qu’elle a laissé derrière elle. Ses enfants lui reprochent par exemple de ne pas les avoir élevés au Cap-Vert, accentuant encore un sentiment de trahison qui lui pèse lourdement sur la conscience.

De manière assez originale, la réalisatrice intègre des courts métrages d’animation dans son film, notamment pour illustrer les aspects les plus dramatiques de son histoire. Ce choix permet d’éviter tout mélodrame et met l’enfance merveilleuse de Cléo au centre des préoccupations. Notamment l’amour profond et sincère que lui offre Gloria. Ama Gloria est un film qui rend hommage à l’amour et à la recherche du bonheur. Il est à recommander à tous ceux qui apprécient la simplicité, et la sincérité.