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Suisse

L’ancien diplomate François Nordmann aborde les relations Suisse-France

Pour l’ancien diplomate François Nordmann, la rencontre entre le chef d’Etat français Emmanuel Macron et le président de la Confédération Alain Berset mettra fin à une énième dispute entre voisins

President of the Swiss Confederation Alain Berset, left, speaks with France's President Emmanuel Macron, right, and Luxembourg's Prime Minister Xavier Bettel during a group photo at the Council of Europe summit in Reykjavik, Iceland, Tuesday, May 16, 2023. Leaders from across the continent are laser-focused on holding Russia to account for its invasion of Ukraine and were poised to approve a system during their Council of Europe summit that would precisely establish the damages Moscow would have to pay to rebuild the nation. (AP Photo/Alastair Grant, Pool)ALASTAIR GRANT/Copyright 2023 The Associated Press. All rights reserved

Raphaël Kadishi

Raphaël Kadishi

15 novembre 2023 à 16:44

Temps de lecture : 1 min

Visite d’Etat » Ambassadeur de Suisse à Paris entre 2002 et 2007, le Fribourgeois François Nordmann analyse la visite d’Etat du président Emmanuel Macron comme la fin d’une dispute entre la Suisse et la France. Selon lui, la rencontre qui débute ce mercredi servira surtout à échanger sur des sujets stratégiques comme les guerres en Ukraine et au Proche-Orient.

Cette visite changera-t-elle quelque chose dans les relations entre la Suisse et l’Europe?

François Nordmann: Le Conseil fédéral expliquera sa position au président Emmanuel Macron, qui en prendra acte. Il cherchera sans doute à accélérer l’agenda et à encourager ses interlocuteurs. Mais la Suisse parle avec la Commission européenne et les Etats membres sont informés des négociations sans y jouer un rôle actif, même si chaque pays a sa propre opinion sur le dossier suisse.

Et quelle est celle de la France?

Nous savons au moins que la France s’est opposée à ce que la Suisse intègre le programme de recherche scientifique Horizon, contrairement à l’Allemagne ou à l’Autriche. Sur ce sujet, les négociations devraient débuter en même temps que les discussions qui porteront sur de nouveaux accords sectoriels, pour lesquels le Conseil fédéral a annoncé un projet de mandat de négociation pour la fin de l’année.

Ça veut dire que cette rencontre sera avant tout symbolique?

Elle servira à sceller la réconciliation entre la Suisse et la France. Les relations se sont refroidies après l’abandon unilatéral des négociations sur un accord institutionnel avec l’Union européenne et surtout après le double jeu mené par le Conseil fédéral sur les avions de combat. Entre nos deux pays, les relations ont commencé à se réchauffer il y a une année, quand la Suisse a choisi de s’impliquer dans la Communauté politique européenne voulue par Emmanuel Macron. Le président Ignazio Cassis avait participé à son premier sommet, à Prague, puis au Forum de Paris sur la paix, où il s’était entretenu avec le président français. Il a aussi proposé d’accueillir la Communauté en Suisse en 2025. Avant la visite d’Emmanuel Macron, plusieurs rencontres ministérielles ont permis de régler une partie des problèmes bilatéraux dans les domaines de l’énergie, des finances, et des migrations.

Les relations entre la Suisse et la France sont donc plutôt bonnes en ce moment?

Entre la Suisse et la France, les scènes de ménage sont presque cycliques. Les critiques de nos voisins sont récurrentes. En 2008, c’est Nicolas Sarkozy qui avait mené la charge contre le secret bancaire. Nous continuons de nous fâcher puis de nous réconcilier.

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