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Les élections fédérales de 2023

Cheffe des Suisses de l’étranger. «Ils votent un peu comme des citadins»

Ce dimanche, une partie des 800'000 Suisses vivant à l’étranger vont exercer leur droit de vote. Pour la directrice de l’Organisation des Suisses de l’étranger, leur vision plus internationale enrichit la politique suisse.

Ariane Rustichelli, lors du congrès de l’Organisation des Suisses de l’étranger en 2022. © swisscommunity.org

20 octobre 2023 à 21:50

Temps de lecture : 1 min

Elections fédérales » Plus de 800'000 ressortissants suisses vivent à l’étranger et, parmi eux, plus de 225'000 électeurs, soit plus que dans le canton de Fribourg. C’est la Cinquième Suisse, qui pèse en moyenne 0,2% dans les résultats des votations. Mais qui sont-ils? Que veulent-ils? A la veille des élections fédérales, les réponses de la directrice de l’Organisation des Suisses de l’étranger (OSE), Ariane Rustichelli.

Une récente étude montre que les Suisses de l’étranger votent en gros comme les Suisses de Suisse. Donc ils voteront moins pour les Verts et plus pour l’UDC, comme le prévoient les sondages?

Ariane Rustichelli: Si nous suivons la logique, oui. Mais les résultats pourraient nous surprendre. En 2019, les Suisses de l’étranger ont voté encore plus vert que les Suisses en Suisse. Ils ont eu un effet amplificateur du vote. En règle générale, nous estimons que les Suisses de l’étranger votent un peu comme les citadins. Ils ont un regard différent sur le pays depuis l’extérieur. Ils sont souvent plus ouverts à l’adhésion de la Suisse aux grandes organisations ou favorables à l’immigration. C’est une vision un peu plus internationale, et ces opinions enrichissent la politique suisse.

Peut-on définir le profil type d’un Suisse de l’étranger?

Je crains que non. Ils ont des parcours migratoires très différents et sont souvent binationaux. Certains sont partis à l’étranger et y font leur vie, certains restent dans un autre pays pour quelques années puis reviennent, d’autres sont Suisses de deuxième génération… Le vote des Suisses de l’étranger n’est généralement pas partisan et se base davantage sur des valeurs sociétales. Aussi, depuis l’étranger, ils se rendent compte que la Suisse marche bien. Cela explique par exemple leur attachement au service public ou leur grande confiance dans le Conseil fédéral. Durant la pandémie, ils n’ont par exemple pas montré de défiance envers le gouvernement.

Une participation plus faible qu’en 2019 est attendue dimanche. Qu’en est-il des Suisses de l’étranger?

Généralement, leur participation est plus basse que la moyenne. Cela s’explique en partie par la réception trop tardive de leur enveloppe de vote. Mais c’est surtout parce qu’ils ne connaissent pas les candidats ou car ils ne se sentent pas légitimes de voter depuis l’étranger, puisqu’ils ne participent pas à la vie en Suisse.

Le vote électronique est à nouveau possible dans trois cantons pilotes. Quels sont les premiers retours?

Très positifs, car c’est une façon facile et pratique de voter. En Thaïlande, un sondage mené auprès de 4200 ressortissants suisses a montré que 41% d’entre eux n’avaient pas reçu leur matériel de vote le 16 octobre. Autant dire qu’ils ne voteront pas.

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