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Les élections fédérales de 2023

Encore trop de barrières psychologiques pour agir face au dérèglement du climat

L’inquiétude réelle des Suisses face au réchauffement climatique ne se transforme pas toujours en intentions de vote, ni en changements de comportement. En cause: des barrières psychologiques appelées «dragons de l’inaction».

La canicule a fait suer la population suisse cet été. © Keystone

3 octobre 2023 à 22:10

Temps de lecture : 1 min

Climat » Des glaciers qui fondent à vue d’œil, des incendies et des inondations meurtriers, des températures record: cet été, le réchauffement de la planète a marqué au fer rouge tant l’Europe que la Suisse. Face à des effets aussi tangibles, la population helvétique se montre toujours plus inquiète.

Début août, un sondage réalisé par l’institut Sotomo plaçait le dérèglement climatique en deuxième position des principales préoccupations des électeurs (37%) – juste derrière les primes-maladie (39%) – et en première position des thèmes considérés comme pertinents pour une décision électorale. Du pain bénit pour les partis écologistes? Pas vraiment. D’après les derniers sondages en vue des élections fédérales, les Verts sont plutôt annoncés comme les grands perdants de l’élection à venir, avec 10,5% des intentions de vote, contre 13,2% en 2019 (7,1% en 2015).

«Un reflux presque inéluctable»

Comment expliquer ce décalage? Pour le professeur en sciences politiques de l’Université de Genève Pascal Sciarini, il est important de remettre les choses dans leur contexte. D’abord, la «vague verte» de 2019 s’était avérée plus marquée que ce qu’annonçaient alors les sondages. «Ensuite, le fait que les Verts subissent un reflux est presque inéluctable, mécanique, tant leur progression de 2019 était gigantesque», analyse le politologue, auteur de Politique suisse. Institutions, acteurs, processus (Ed. EPFL Press). «S’ils ne perdent pas trop de plumes, ce sera déjà une victoire pour eux.»

Enfin, la conjoncture a évolué en quatre ans. Alors que les enjeux environnementaux, propulsés par les nombreuses grèves climatiques dans tout le pays, avaient le vent en poupe en 2019, ils sont aujourd’hui davantage concurrencés par d’autres thématiques, notamment le coût de la vie et l’immigration. «Le soufflé est retombé», souligne Pascal Sciarini. «Une partie de l’électorat est devenue plus fataliste, découragée par l’impression que seule, la petite Suisse n’a finalement que peu d’influence.»

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