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Frontex

Bras de fer sur Frontex

La Suisse veut relever les moyens alloués à l’agence européenne. L’UDC pourrait s’y opposer avec les Verts


2 mars 2022 à 22:23

Temps de lecture : 1 min

Gardes-frontières » Pour Karin Keller-Sutter, «de toutes les coopérations entre la Suisse et l’Europe, c’est celle qui fonctionne le mieux et il ne faut surtout pas la détruire». Depuis qu’elle est entrée en campagne contre le référendum qui vise l’agence européenne de gardes-frontières Frontex, la ministre de la Justice martèle que si la Suisse refuse de participer à l’augmentation de son budget et de ses effectifs, elle serait exclue de l’espace Schengen, constitué de 32 pays. Et surtout de ses échanges d’informations, «essentiels à la sécurité». Le ministre des Finances, Ueli Maurer, sourit: «Il y a des années, j’ai mené le combat contre le système Schengen. Aujourd’hui, je pense que la Suisse serait moins sûre sans lui.»

Les experts annoncent une hausse des flux migratoires et des demandes d’asile dans les prochains mois. Chargés de la gestion et du contrôle des frontières extérieures de l’Europe, mais aussi des renvois, les 2200 employés de Frontex seront très sollicités. Installée en Pologne, l’agence a été fondée en 2004 et remodelée en 2016. A la fin 2019, la Commission européenne a décidé d’augmenter ses effectifs à 10 000 gardes-frontières pour 2027. En septembre dernier, malgré les protestations de la gauche, le parlement a voté une augmentation de la contribution de la Suisse, qui devrait passer de 24 millions de francs et 6 collaborateurs en 2021 à 61 millions et 40 collaborateurs en 2027. C’est cette décision qui est attaquée par un collectif d’organisations de défense des migrants. Les Suisses voteront le 15 mai.

Une agence controversée

Pour les référendaires, Frontex est en guerre contre les migrants. Selon Saeed Farkhondeh, membre du comité, «elle agit comme si la migration était un danger». Pour Gabriella de Goulon, «nous ne voulons pas être complices de ces brutalités». Depuis 2019 et des enquêtes de journalistes allemands et anglais qui dénonçaient des violations des droits fondamentaux des réfugiés, l’agence fait régulièrement l’objet de sévères critiques. Elle est accusée d’avoir toléré, voire participé à des maltraitances, et d’avoir refoulé illégalement des migrants aux frontières de l’est. Son controversé directeur français, Fabrice Leggeri, conteste.

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