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Guerre en Ukraine, un an après

Soutien à l'Ukraine. Berne pingre avec Kiev?

Le Conseil fédéral vante son bilan après une année de guerre et promet 140 millions d’aide en plus


22 février 2023 à 21:10

Temps de lecture : 1 min

Soutien à l’Ukraine » «Oui, la Suisse en fait assez», martèle Ignazio Cassis. Le conseiller fédéral est sur la défensive. Il vient d’annoncer un nouveau paquet d’aide à l’Ukraine et aux pays voisins de 140 millions de francs et pourtant, c’est la pingrerie de la Suisse qu’on lui jette au visage. Vrai que selon un classement de l’Institut de l’économie mondiale de Kiel, en Allemagne, la Suisse n’a promis «que» 242 millions d’euros à l’Ukraine, soit 0,034% de son PIB (produit intérieur brut). Ce dernier chiffre la place 33e sur la quarantaine de pays soutiens de l’Ukraine. Plutôt gênant pour un pays qui vante sa tradition humanitaire…

Face à la presse, Ignazio Cassis doit se justifier à plusieurs reprises et en plusieurs langues. «La Suisse est un pays fédéraliste et nous n’avons pas de chiffres complets sur tout ce qui est réalisé ici. Il y a la Confédération, mais aussi les cantons, les communes, les privés et la société civile.» Par exemple, l’institut ne prend pas en compte l’apport de la Chaîne du bonheur, qui a récolté plus de 130 millions de francs pour l’Ukraine en 2022.

«La Suisse est un pays fédéraliste et nous n’avons pas de chiffres complets sur tout ce qui est réalisé ici»
Ignazio Cassis

Le chef du Département des affaires étrangères revendique aussi les actions immatérielles de la Suisse. «Il y a d’autres éléments qui pèsent dans la balance: le rôle diplomatique de la Suisse, son travail de constructeur de ponts, ou encore le processus de reconstruction lancé avec la Conférence de Lugano.» Aussi, la Suisse est un des seuls pays du classement à ne pas fournir d’aide militaire, ce qui pèse lourd dans les calculs.

Ecoles et hôpitaux

Retour aux 140 millions de francs supplémentaires, dont une centaine devra obtenir l’aval du parlement et qui ne sont pas encore pris en compte par l’institut. «Ils doivent permettre par exemple la construction d’abris pour les écoles, la réparation d’hôpitaux et de l’infrastructure énergétique, mais aussi de petits crédits destinés aux PME agricoles, le déminage ou encore du soutien psychosocial», se réjouit Ignazio Cassis.

Ce montant vient s’ajouter aux 270 millions de francs déjà débloqués et au plus d’un milliard de francs dépensés par la Suisse dans l’accueil de quelque 75’000 Ukrainiens, bénéficiaires du statut S. Le Conseil fédéral relève aussi les plus de 1000 tonnes de matériel de secours acheminées en Ukraine et 4765 tonnes de denrées alimentaires achetées sur place et distribuées à la population. Bref: il dresse son bilan et, pour lui, il est plutôt bon.

Critiques du parlement

«Non, il n’est pas bon», rétorque le conseiller national UDC Pierre-André Page. Pour le Fribourgeois, la Suisse a vu en une année sa neutralité bradée par la reprise des sanctions européennes et permettre la réexportation des armes, comme l’envisage le parlement, «ferait perdre toute crédibilité à notre pays sur la scène internationale». «Et puis, nous avons déjà dépensé beaucoup d’argent dans un accueil des réfugiés nettement plus généreux que celui de nos voisins», commente l’élu.

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