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Analyse. AVS 21, une victoire qui change tout pour Berset


26 septembre 2022 à 23:22

Votations » A quoi tient un destin politique? Pour Alain Berset, à un peu moins de 32’000 voix. Sa victoire sur la réforme de l’AVS est de celles qui colorent différemment le bilan politique d’une carrière au Conseil fédéral. Oh bien sûr, le socialiste avait le triomphe modeste ce dimanche. Cette victoire contre son camp, il l’a célébrée sans ostentation. De plus, c’est avec le réalisme qui le caractérise qu’il soutenait cette réforme. Celle de son cœur, c’était la précédente, et elle a été rejetée par 52,7% des votants en 2017.

Mais ce succès à l’arraché clôt un chapitre de vingt-sept ans d’échecs successifs sur les réformes des retraites, autres que purement financières. Les ministres libéraux-radicaux Pascal Couchepin et Didier Burkhalter se sont cassé les dents sur ce dossier. Paradoxalement, ce sont deux ministres socialistes qui auront été les fossoyeurs de l’âge de la retraite des femmes, Ruth Dreifuss le faisant passer de 62 à 64 ans, et Alain Berset à 65 ans désormais.

Paradoxalement, ce sont deux ministres socialistes qui auront été les fossoyeurs de l’âge de la retraite des femmes

Dans les livres d’histoire

Le Fribourgeois entre ainsi dans les livres d’histoire. Il y figurera certes d’abord comme le ministre qui a géré avec un calme rassurant une crise sanitaire sans précédent, même si l’admiration que les Suisses lui portaient s’est effilochée avec le temps, avec l’impatience grandissante d’en sortir enfin.

Cela a d’ailleurs failli tourner au vinaigre pour Alain Berset. A la lassitude face à la pandémie sont venues s’ajouter des casseroles personnelles: l’affaire du chantage de l’ex-amante, l’affaire des accusations de fuites orchestrées par son chef de la communication et cette rocambolesque affaire d’atterrissage forcé en France. Au point que plusieurs éditorialistes alémaniques ont réclamé sa tête en juillet.

Ces appels précipités à la démission se sont évanouis dans la torpeur de l’été. Mais pour sûr, ils auraient ressurgi en cas d’échec ce dimanche, avec une droite qui se serait empressée de lui imputer la défaite. Et ils se seraient enflammés avec la douloureuse annonce aujourd’hui de la hausse des primes-maladie pour l’an prochain. Au-delà de l’importance relative des affaires personnelles, cela aurait montré un ministre empêtré dans ces deux gros dossiers politiques: incapable de réformer les retraites et incapable de contenir l’explosion des coûts de la santé.

La menace des Verts

Il serait devenu une cible privilégiée dans un contexte préélectoral bouillant, où chacun des partis gouvernementaux essaie d’affaiblir les ministres des autres partis. Cela dans la perspective du jeu des chaises musicales qui les attend l’an prochain, en cas de nouvelle progression des Verts qui légitimerait leurs aspirations à forcer la porte du Conseil fédéral.

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